Extraits

Il est parfaitement admissible qu'une personne se sente troublée ou mal à l'aise face à un couple homosexuel, qu'elle soit immédiatement encombrée de visions embarrassantes de corps qui se chevauchent (dans quel sens ? qui fait l'homme ? qui fait la femme ? Oh là là !, tout cela n'est pas vraiment normal !). De nombreuses personnes se sentent gênées face à quelqu'un qui sort des normes, de quelque manière que ce soit. Le malaise est lié au manque de références, à l'étrangeté d'une situation, à son caractère "hors norme", à ses résistances inconscientes, etc. Il ne faut en blâmer personne, c'est humain. Mais faire de notre propre malaise, de notre émotion personnelle, une raison valable pour que la société toute entière évacue ce qui nous dérange est une pas que je ne peux approuver. C'est un égocentrisme dont l'arrogance se noie sous les flots de la bien-pensance, un nombrilisme qui se drape dans une assurance de classe, un paternalisme qui ne dit pas son nom, bref, une insulte à l'intelligence.

La crainte de voir émerger une société unisexe est une chimère sans danger. Les hommes et les femmes ont de tout temps entretenu des attitudes et des comportements spécifiques, typiquement masculins et féminins, qui participent à l'attrait que les uns exercent sur les autres.

Une culture de la liberté ne court pas vers l'uniformité, bien au contraire, elle s'ouvre à la variété.