Commentaire de Kanon

C'est le premier livre de Karl Chevalier que je lis et je dois avouer que je suis agréablement surprise. Cette histoire est sans prise de tête. Je suis rentrée dedans sans mal et l'ai dévoré jusqu'à la fin. Peut-être que certains diront que ça manque d'approfondissement ou que sais-je, mais je trouve (et ce n'est qu'un avis personnel qui n'oblige en rien à être d'accord avec) que cette histoire respecte les attendues qu'elle annonce, à savoir de l'érotisme, des vampires et de la sensualité. On ne nous promet pas de la fantasy complexe, sur fond de complot politique aux milles personnages, aux intrigues de cours et aux guerres historiques, mais bien une romance sur fond de fantasy.

Pour en revenir à l'histoire, je l'ai lu en ayant oublié le résumé de la 4ème de couverture. De fait, je me suis retrouvée surprise par Hélios et sa nature particulière. Mais surtout, j'ai apprécié son physique. J'ai aimé cette inclusivité, qu'elle soit exprès ou non. Je suis pour la diversité des personnages, mais j'ai horreur que cela soit "forcé" ou artificiel. Ici, ce n'est pas le cas, d'après ma propre impression. La teinte de peau d'Hélios est logique avec le climat de son pays natal, tout comme celle de Viktor. J'ai aimé imaginer ces deux hommes se découvrir, s'émerveiller de leurs différences, de leurs similitudes.

L'histoire est assez simple. Elle ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est efficace. Un homme réduit en esclavage qui est mis au service d'un roi (ou d'un prince dans d'autres histoires), généralement pour des faveurs sexuelles. Evidemment, il y a une phase de refus, voire de haine, de colère, d'insoumission. Il y a ensuite l'incompréhension, la confusion, et le doute. Faillir devant l'ennemi qui n'est pas réellement celui que le héros croit. Viktor n'est pas l'ennemi. En réalité, il n'y en a pas vraiment ici et c'est peut-être ce que je regrette un peu. On peut parler de Du Barry, mais ce n'est qu'au début. Je suis pour la souffrance des personnages. L'intention de l'auteur n'est peut-être pas là, alors non, il n'y a pas de vrai ennemi à proprement parlé. En revanche, Hélios et Viktor ont chacun leur objectif : l'un veut rentrer chez lui et garder son secret, l'autre veut faire sien cet homme intriguant sans pour autant l'asservir. Encore une fois, simple et efficace. Loin d'être une critique négative, c'est tout à son honneur puisqu'encore une fois, les genres de ce livre ne sont pas centrés sur la fantasy ou l'intrigue politique, mais bien l'érotisme.

Et des scènes érotiques on en a !

Je les ai beaucoup aimé. De un parce qu'elles sont différentes les unes des autres, et de deux parce que beaucoup d'entre elles ne vont peut-être pas jusqu'à l'acte "complet" (je ne sais comment le dire de façon moins maladroite car le sexe n'est pas qu'une question de pénétration) mais sont terriblement sensuelles et pour le moins... chaudes !

J'ai adoré toute la tension sexuelle qu'on a tout au long du livre. C'est puissant, c'est frustrant, ça fait tourner les pages. J'adore ce genre de tension.

Quant à la fin, c'est du R18+++ mais en connaissant la nature d'Hélios, rien d'étonnant à cela, pour ma part. Disons que ça a comblé, d'une certaine manière, mon péché mignon de threesome, bien que ça n'en est pas un ici mais... ceux qui ont lu comprendront !

En ce qui concerne les personnages, j'ai bien aimé Lucius, même si certains aspects chez lui m'ont agacé. Ses extravagances et ses manières le rendent singuliers, quoi que caricatural mais pas moins attachant. J'ai apprécié suivre Hélios, et je n'ai rien contre Viktor, même si je n'ai pas eu de coup de cœur sur eux. Ce qui ne m'a pas empêché de vouloir suivre les aventures du héros. Les personnages secondaires ne sont pas vraiment développés, mais ils sont là, ont une histoires pour la plupart, sans que l'on rendre dans les détails.

De manière générale, je n'ai pas relevé d'incohérence dans l'histoire. La plume de Karl Chevalier est simple, fluide, se lit facilement et rapidement. J'ai apprécié lire ses mots, suivre ses personnages. Le livre présente quelques coquilles, mais étant une bille en orthographe, je n'ai presque rien vu. La mise en page est propre, la couverture jolie (à mon goût), et le papier semble de bonne qualité. C'est un bel objet, une charmante histoire, de quoi me faire passer du bon temps.

En résumé, j'ai beaucoup aimé ce livre. Je lirais d'autres œuvres de cet auteur volontiers. Je recommande cette histoires pour ceux et celles qui veulent lire de l'érotisme vampirique sans se prendre la tête !