Extraits

Caroline avait changé d'humeur, mais les préoccupations de ses parents les empêchaient de s'en apercevoir. L'esprit complètement occupé par Gaston, elle brûlait de le revoir. Mais il semblait que le sort s'acharnât sur elle. Par Charlotte, il lui avait fait savoir qu'il se retrouverait à une petite réunion organisée chez les Berthier. La réunion fut décommandée par crainte des manifestations organisées chez les Berthier.

Ils marchèrent pendant plusieurs heures. Le paysage était devenu très aride. Les landes où les bruyères injectaient leurs mélancoliques couleurs mauves et les genêts leur taches jaunes, étaient complètement désertes et s'assombrissaient peu à peu sous le ciel pâli. Seule Caroline se dépensait joyeusement. Elle s'était habituée à ses nouvelles chaussures, avait oublié sa fatigue et, comme un chien, elle courait en avant, revenait, sautait dans les ravins, enjambait les haies qui bordaient la route où elle s'attardait à cueillir des mûres chaudes qui lui teignaient en bleu les doigts et les lèvres.

-Si son corsage se rapporte à son ramage, je ne doute pas qu'elle ne soit la plus belle des hôtesses de ces bois. Car je suppose qu'elle est parmi nous?

-Si elle s'y entend à faire l'amour comme à faire des vers, j'ai bien envie de disputer à Charneille sa place d'héritier présomptif.

- J'ai toujours entendu dire que chiffons et bonbons suffisaient à calmer les plus grandes douleurs feminines.

Je suis heureux de vérifier par votre exemple l'exactitude de cet axiome.