Extraits

- Et vous vous trouverez un job de vendeuse de beignets.

- Vendeuse de beignets, a répété Kentucky Fried Woman, de plus en plus décontenancée. Est-ce qu'il faut absolument que ce soit des beignets ? a-t-elle timidement ajouté. Vendeuse dans une boulangerie, ça pourrait aller ?

Longues mèches de cheveux semblables à de sombres rubans qui se croisent et se recroisent. Les tresses sont comme des histoires plus ou moins effilochés qui s'entrelacent en douceur. Comme des vies.

-Enlevé votre main, lui a demander froidement Tsao.

Quand à toi Cathy, tu as fait ton choix. Tu préfères mon fils? Eh bien, vas-y, couche avec lui! Mais ne vient pas pleurniché sur mon épaule le jour ou il te plaquera. Tu n'auras jamais de proposition comme la mienne.

-Au diable! ai-je fulminé. Ecoute, Jewel, laisse tomber ce type; il te jettera comme un vieux kleenex dès qu'il n'aura plus besoin de toi.

J'ai vu passer une ombre d'hésitation dans son regard.

-Viens avec moi et repars avec ton frère, ai-je insisté. Rien ne t'oblige à rester avec cette ordure.

"- Ouais je vois le genre... RD2D2, Astro ?

- Non. Nous, c'était plutôt les engins de guerre télécommandés. On les faisait se battre entre eux, c'était géant !

- J'ai du mal à croire que les garçons et les filles appartiennent à la même espèce. En réalité, on ne doit avoir qu'un lien de parenté très éloigné, comme avec les orangs-outans ou les lémuriens."

-Ce n’est pas de l’amour,ai-je haleté

-Au contraire,c’est exactement ça,a sifflé Tsao.Voilà des siècles que je vis sans le moindre désir Cathy. Pendant des centaines d’années,la poussière s’est accumulée dans les veines. À tel point qu’il ne me restait plus rien,sauf l’argent et douleureux espoir de désirer quelqu’un. Et puis tu es arrivée,Cathy,et mon désir s’est enfin ranimé. C’est toi que je veux,et je t’aurai,que tu le veuilles ou non. Morte ou vive.

[Note de marge en post-it :]

Mam, je dors chez Emma ce soir.

Bisous XXX

PS : si les flics se pointent, t'inquiète pas, les 3/4 de leurs accusations sont fausses...

Emma : "On était censées lâcher un œuf du haut du dernier étage, et je voulais inventer un emballage révolutionnaire qui l'empêcherait de se casser. Finalement, tu m'as dit : "On a qu'à le mettre dans une poule." "

À ce stade, on pourrait raisonnablement se demander pourquoi je n'ai pas tout simplement fait le tour des autres stations-service afin de me procurer une vraie bombe de gaz lacrymo.

Trois réponses :

[...]

3. La dernière fois que je m'étais servie de gaz lacrymogène, ça avait tourné à la cata.

[Notes de marge:]

CONSEILS : - Ne pas employer au milieu d'une foule (ex : au bal du lycée)

- Ne pas utiliser à proximité d'un ventilateur

- Ne pas utiliser quand le proviseur adjoint est sous le vent

Je me suis approchée de la Camaro par-derrière et plantée près de la portière, côté conducteur. La vitre était baissée.

- C'est moi que tu cherches ? ai-je attaqué.

Après un léger sursaut, l'autre abruti a grogné :

- Kess' tu f...

- Ta gueule ! ai-je tranché net en lui collant mon spray d'enfer sous le nez. Un seul geste et tu te retrouves avec la face en chou-fleur vapeur.

- Holà, du calme, cow-boy !

De près, il semblait encore plus costaud. Il a levé les mains, faisant rouler ses monstrueux biceps au passage, et m'a regardée en plissant les yeux. À ma grande déception, il avait l'air tout sauf terrorisé.

- Et maintenant ? a-t-il interrogé.

Bonne question.

- La ferme ! lui ai-je lancé par pur principe. Qui t'envoie ? Tu es censé m'enlever ?

- Bon Dieu de m... a-t-il soupiré.

- Salut ! ai-je entonné gaiement. Est-ce que je peux avoir une bombe de gaz lacrymogène ?

- Y'en a plus.

- Vous êtes sûr ?

Il a levé à regret les yeux de son magazine, les a braqués un court instant sur l'encolure de mon T-shirt et, déçu par le spectacle, il s'est résigné à me regarder en face :

- Ouais, rupture de stock. Désolé.

Il s'est replongé illico dans sa passionnante lecture et, pendant quelques secondes, j'ai caressé l'idée de lui vaporiser du gaz lacrymo là où je pense.