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Pour son âge, il était toujours bel homme. Ses cheveux courts hirsutes étaient à peine grisonnants, et Kaden devait admettre qu'il était grand et bien bâti. C'était un dragon. Mais pas n'importe quel dragon. Alistair Macintyre était un dragon des eaux, dragon rare qui appréciait le froid. Kaden était assis, une boisson chaude dans les mains. Alistair appelait cela du thé, et l'avait sucré avec du miel.
« Ça fait maintenant trois ans que je vis au Loch.
— Comment avez-vous survécu ? Je veux dire, les humains vous ont sûrement démasqué à présent. Vous ne pouvez pas garder votre forme humaine éternellement. »
Alistair lui sourit.
« En effet, p'tit gars, ils le savent. Je suis l'attraction locale dans le coin. Les gens m'appellent le monstre du Loch Ness, mais c'est très affectueux. Tu vois, mon gars, je réserve mon dragon pour les sorties aquatiques. » Ses yeux gris étincelèrent de malice.
« Savent-ils que vous vous transformez ? »
Alistair secoua la tête. « Non, mon petit. Ils restent près du lac, à la recherche de leur monstre. Mais ils ne se sont jamais douté que c'était un dragon à deux pattes. » Il eut un petit rire.
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« Ne meurs pas, ma belle. Je ne suis pas prêt à vivre sans toi. » Il déposa un baiser sur son front glacial. Il se sentait submergé par le désespoir et la fatalité. Elle était tout pour lui, son cœur de dragon battait pour elle. Il la serrait contre son torse et berçait tendrement son corps inerte. « Je t'aime, Antoinette, tu ne peux pas partir.
— Je sais, la dernière fois que j'ai essayé, tu m'as donné la fessée », répondit soudain Terrie, d'une voix faible.
Kaden pencha la tête et la vit ouvrir les yeux. En entendant sa voix et en constatant que ses joues retrouvaient des couleurs, il se sentit profondément soulagé.
Elle était guérie, grâce aux dieux, elle était guérie.
« Tu m'écrases, mon grand », fit-elle en souriant.
Reconnaissant, Kaden couvrait de baisers son beau visage.
« Ne me fais plus jamais une peur pareille », grogna-t-il doucement. Sa petite compagne éclata de rire.
« Ça, c'est mon dragon, gloussa-t-elle. On peut sortir de cet endroit déprimant, maintenant ?
— Avec grand plaisir. » Kaden se leva, Antoinette toujours serrée dans ses bras.
Afficher en entierTerrie resta bouche bée de stupeur lorsque son regard se posa sur le deuxième homme. Oh mon Dieu ! Sa chemise bleu foncé, à col ouvert et à manches courtes, soulignait des biceps saillants. Il avait un torse musclé et une taille robuste. On avait dû farcir ses bottes de fumier quand il était enfant, pour qu'il devienne aussi grand. Il se retourna pour attraper les bagages que le pilote lui tendait par la porte du jet. Son jean gris offrit à Terrie l'agréable vision d'un postérieur ferme et bien moulé, ainsi que de deux longues jambes solides. Elle le toisa du regard. Les longs cheveux raides rejetés derrière ses épaules étaient si noirs qu'ils avaient des reflets brillants bleutés sous la lumière du jour. Il tourna la tête en direction du soleil, les yeux fermés. Son visage exprimait un bonheur extatique. Visiblement, il aimait sentir la chaleur écrasante du soleil sur sa peau. À en juger par son teint sombre et bronzé, il passait beaucoup de temps au soleil. Il baissa le visage et son regard se dirigea vers elle. Elle fut médusée par ses yeux d'un bleu étincelant. La force de son regard la fit presque vaciller, et elle dut prendre appui sur son vieux pick-up rouillé pour ne pas tomber. Les battements de son cœur s'accélérèrent. On aurait dit le martèlement des sabots d'un cheval au galop. Pourquoi diable réagissait-elle ainsi ? D'accord, il était sacrément beau gosse, mais ce n'était pas une raison pour perdre la tête.
« Houba, houba », fit Leah dans un souffle.
Terrie se demanda lequel des deux faisait saliver Leah.
Elle réalisa avec stupeur qu'elle n'avait pas envie que ce soit le plus jeune.
« Arrête, lui lança Leah à voix basse.
— Que j'arrête quoi ?
— Tu as une mine toute renfrognée. Souris − l'un de ces canons est ton futur patron. » Elle garda les sourcils froncés et resta en retrait tandis que Leah s'avançait avec assurance. Au moins, Leah ne se forçait pas à sourire. L'attention des deux hommes fut attirée par cet accueil si chaleureux.
« Messieurs, bienvenue en Australie, sur le Territoire du Nord, à la ferme Holbrook. Je suis Leah Gunner, l'avocate des Holbrook. »
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