Ajouter un extrait
Liste des extraits
J’ai été sidéré, moi aussi.
Mais ce qui m’a le plus sidéré, ce n’est pas la pandémie.
Car cette sorte de désastre a toujours existé.
La grippe espagnole, avec ses cinquante millions de morts, a fait, il y a un siècle, plus de victimes que n’en fera sans doute le Covid.
Pour m’en tenir à notre temps, celui dont je suis en âge de me souvenir, il a connu, après Mai 1968, la fameuse grippe de Hong Kong où un million de terriens moururent les lèvres cyanosées, d’hémorragie pulmonaire ou d’étouffement (en réalité, pas si « fameuse » puisque j’avais vérifié, en lui consacrant, au tout début de la crise, un de mes Bloc-notes, qu’elle était presque complètement oubliée !).
Il y avait eu, dix ans plus tôt, non moins effacée de la mémoire collective, la grippe asiatique qui, à nouveau partie de Chine, passa par l’Iran, l’Italie, l’est de la France, l’Amérique et fit deux millions de morts (dont 100 000 aux Etats-Unis et, probablement, autant en France, dans des hôpitaux sous-équipés où les cadavres, racontent les derniers témoins, s’entassaient dans les salles de réanimation sans que l’on puisse les évacuer).
Non, le plus saisissant c’est la façon très étrange dont on a, cette fois-ci, réagi.
Et c’est l’épidémie, non seulement de Covid, mais de peur qui s’est abattue sur le monde.
Afficher en entier