Extraits

La sonnette de la porte d’entrée retentit à minuit, heure à laquelle la maison était plongée dans le profond silence de la nuit, où le moindre bruit se trouvait amplifié. Tout le monde dormait, y compris moi. La sonnerie fit l’effet d’un coup de canon assourdissant qui, de l’entrée, se propagea jusqu’à notre chambre. Je n’avais pas entendu la première sonnerie, tant j’étais dans l’inconscience du sommeil. Ou peut-être l’avais-je entendue, mais en rêve alors. Au second coup de sonnette, j’ouvris les yeux. Mon regard s’arrêta sur la nuque de Tom. Le bruit de la sonnette ne l’avait pas réveillé. Même un ouragan ne pouvait le réveiller. Quant à moi qui suis mère, comme toutes les mères, je ne peux m’offrir le luxe d’un sommeil profond.

Je me retournai et me mis sur mon séant.

Les gros chiffres rouges du réveil indiquaient minuit. À l’exception d’un rai de lumière qui pénétrait par les stores, la pièce était plongée dans l’obscurité. Je repoussai les draps et me dirigeai vers la fenêtre. Je jetai un coup d’œil derrière moi, mais Tom restait fermé au monde.

Je me trompe peut-être, mais il y a tout à parier que quand on sonne à votre porte à minuit, ça n’apporte en général rien de bon...