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Commentaire de Rosalys

Chair Morte


Commentaire ajouté par Rosalys 2021-01-22T17:25:35+01:00

http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques-livres/sorciere-de-chair-tome-2-chair-morte-sarah-buschmann

[SPOILERS DU PREMIER TOME OBLIGENT]

Dès les premières lignes, mon cœur a battu la chamade un nombre incalculable de fois. Chaque mot tranchait mon esprit, cisaillait ma pensée, consumait mes émotions ; d’abord lentement, puis d’un coup net. Jusqu’à ce que l’espoir s’étiole dans la nuit. Ce premier tome m’a touché autant que le premier, si pas plus. Il est dans la continuité de ce que nous a proposé l’autrice dans Sorcière de Chair en nous offrant cette fois-ci le point de vue de Chiara (Noalle) en plus de celui d’Arabella (Sterenn). Ces deux narrations opposées sont entrecoupées de flash-backs, la force même de ce récit, lesquels nous plongent dans l’horreur du passé de ces deux sorcières torturées. De temps en temps, la narration laissait place à des passages écrits dans une autre police et nommés « essais ». Je les ai trouvés extrêmement difficiles à lire tant le ton neutre de ces analyses faisaient froid dans le dos. Aussi, j’ai trouvé ce second tome très riche par rapport à la société des sorcières. Si dans le premier tome, nous restions beaucoup dans la tête d’Arabella à ressasser avec elle son passé, à suivre une enquête plus que troublante, Chair Morte propose cette fois de nous retrouver aussi dans celle de la grande « méchante » : la sœur et némésis de Sterenn. Nous suivons parallèlement ces deux âmes en souffrance, chacune ayant baissé les bras quant à espérer retrouver le bonheur. Toutefois, elles mettent tout en œuvre pour atténuer au maximum la douleur qui régisse, depuis bien trop longtemps, leurs vies.

Je tiens à féliciter Sarah Buschmann pour ce scénario des plus bluffant. Malgré mon impatience à l’idée de lire ce roman, j’éprouvais l’appréhension du deuxième tome ; allait-il être à la hauteur du premier ? n’allais-je pas m’ennuyer dans le huis-clos de la prison ? comment allaient être exploitées Arabella et Chiara cette fois-ci ? Tant de questions trottaient dans ma petite tête, néanmoins les premières pages ont balayé mes inquiétudes. Les mots de Sarah ont aspiré mon âme comme l’on avale un grand verre d’eau. Je me suis perdue dans un océan noir poisseux duquel a jailli l’horreur du sexe, la perversité humaine, ainsi qu’une mélasse gluante d’angoisses pétrie par les fantômes du passé. La puissance de ce livre réside tant dans les mots que dans la cohérence de cette nouvelle intrigue violente, percutante, déchaînée. Elle s’étire et s’enroule autour du cou pour étouffer, faire s’expirer notre dernier souffle de vie. L’autrice nous propulse d’une narration à une autre, capable d’arracher un rire puis un sanglot la seconde d’après, un soupir de soulagement suivi d’une irrésistible envie de vomir. Elle nous torture du début à la fin et ne relâche sa bride que pour mieux la resserrer.

De manière plus personnelle, j’ai préféré l’enquête d’Arabella du premier tome, toutefois ce qui importe dans celui-ci n’est pas la finalité de son investigation mais son déroulement. Elle se retrouve face à des morts inexpliquées, des complots politiques au sein d’une prison semblable à un tombeau enfoui sous le désert. J’ai apprécié suivre sa nouvelle aventure durant son incarcération, ainsi que ses doutes, sa souffrance, sa régression, une certaine évolution, ses qualités, ses défauts. La prison transforme Arabella, ce qui renforce l’attachement ressenti lors du premier opus.

Ce qui permet de supporter l’aspect huis-clos du roman est sans aucun doute la grosse rupture qu’a effectuée Sarah Buschmann par le biais de Chiara. En nous emmenant dans son enquête à elle, on quitte le désert, on respire, on rigole, on grince des dents, on serre les poings, on les relâche, on mouille ses cils, le front se plisse, l’estomac se noue, se relâche, se renoue. On découvre la cause des sorcières et celle des aborigènes en Australie, ce qui nous apprend un peu plus sur le fonctionnement cette île, qui est à la fois le plus petit continent du monde. On sent l’authenticité et la recherche derrière ces thèmes abordés. Et, bien sûr, les neurosciences viennent compléter ce tableau dégoulinant de sang et de larmes. Encore une fois, l’autrice nous emmène dans les tréfonds de son esprit sadique et nous secoue jusqu’à ce que nous ressentions le haut-le-cœur tant attendu. Une main sur la poitrine, puis le ventre, les yeux fixés sur ces pages encrées de tourments. Et nous voilà enchaînés, sans nous en rendre compte, jusqu’à la toute dernière ligne.

Une autre force de cette histoire est, sans hésiter, la plume de l’autrice que je visualise comme de la porcelaine brisée. De la douceur éclatée, de la tendresse mutilée, une poésie hachée. Elle nous happe et entre en nous comme de l’air. Il nous permet de vivre, de tenir debout, mais une fois corrompu par de la toxicité ou de la pollution, ce même oxygène peut s’avérer fatal. C’est ainsi que Sarah Buschmann écrit ; elle puise dans ce qui constitue un être humain puis l’écrase entre sa paume, avant d’inhaler la poussière que nous sommes devenus. Elle nous respire comme son air vital pour mieux respirer, et nous en redemandons encore parce que sans ses mots, nous perdons pied. Son style m’a touchée, à tel point que je suis tombée amoureuse de son écriture. À tel point que je désire lire tout ce qu’elle écrira à l’avenir. À tel point que si je devais perdre la vie, là tout de suite, ce serait avec ses mots en tête. L’échos des pensées d’Arabella, de Chiara, de ces bourreaux et victimes que l’on se plaît tant à détester qu’aimer. Le lyrisme de sa prose m’a encore une fois conquise.

Ayant pas mal parlé d’Arabella et Chiara, je voudrais aussi mettre en avant la faculté que l’autrice a de mettre en avant certains personnages secondaires sans les laisser de côté comme Nolan ou Alcyn. Ces derniers m’ont peinée (dans le cas d’Alcyn, il y a eu aussi un peu de rire face à ses piques) tant ils ne méritent pas ce qu’ils vivent. Aussi, je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler, mais j’ai apprécié qu’un certain personnage du premier tome prenne un peu plus de place lors de cette suite. Malgré toute la violence prédominante de l’histoire, on ne peut s’empêcher d’espérer une bonne fin face à cette montée en escalade de souffrance.

Quant à la fin… Elle m’a d’abord laissée perplexe. J’avais l’impression que Sarah Buschmann avait enfoncer sa main dans ma poitrine pour m’écraser un peu plus le cœur jusqu’à ce que les battements cessent. Ce final sonnait juste, sans mauvaise note, toutefois cela restait une mélodie difficile à écouter jusqu’au bout. Chaque mot me cisaillait un peu plus, j’avançais le ventre noué par l’appréhension quand je comprenais ce qu’il se passait, et puis l’épilogue m’a achevée comme une guillotine. Si ce roman n’a pas de suite, ce n’est pas un mal parce que cette fin se suffit à elle-même, tout comme celle du premier opus. En revanche, si l’autrice décide d’écrire un troisième tome, je me demande bien ce qu’elle pourrait mettre en œuvre pour nous torturer encore plus. Ce qui m’inquiète, c’est que je ne suis même pas sûre qu’elle ait puisé dans l’entièreté de son sadisme à l’heure actuelle. En outre, le tomber de rideau laisse un goût amer ; trois-cents pages supplémentaires ne m’auraient pas du tout déplu.

Grosso modo, Chair Morte est plus qu’à la hauteur de Sorcière de Chair, peut-être même davantage plus sombre et violent. Il met en avant la perversité de l’âme et aborde plusieurs thèmes difficiles. Ce livre n’est pas à mettre dans toutes les mains ! Pour ma part, il s’agit d’un coup de foudre ; j’ai dévoré les mots de Sarah Buschmann du début à la fin sans m’en lasser. Je ressors de cette lecture toujours aussi assoiffée qu’après lecture du premier opus ! Je recommande ce roman aux amateurs de mélanges de genre tels que l’urban fantasy, le thriller, voire l’horreur pour ce second tome, et le policier. Venez suivre les nouvelles aventures d’Arabella au sein de la prison du désert et explorer la complexité de Chiara… Vous allez adorer les détester. Et n’oubliez pas de surveiller le contenu de votre assiette !

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