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Extrait

Extrait ajouté par x-Key 2011-12-30T16:09:18+01:00

A l'image, le paysage était très blanc, trop, avec une lumière qui saturait et bavait dans les zones d'ombre. Ce défaut d'éclairage qui sabotait la photo ne donnait pas le rendu recherché... Mais c'est souvent comme ça. Ils ne fignolent pas ; leur problème est ailleurs, si problème il y a, ce dont je ne suis même pas sûr. J'essaie de construire au mieux un paysage, une ambiance visuelle, je leur donne un maximum d'informations et ils n'en utilisent pas le dixième. Ou alors ils dérapent. Ils composent. Je sais bien qu'ils ne sont pas seuls en cause et qu'ils doivent évoluer dans les créneaux précis de certains barèmes, je sais bien qu'ils ne sont pas maître du jeu, évidemment.

C'est une de mes certitudes.

Par contre, je suis bien incapable de dire qui ils sont.

Ils appartiennent, comme moi, à l'I.C.P.R. C'est-à-dire l'Institut de Conception et Perception de la Réalité. J'ignore le nombre exact de salariés qui travaillent pour l'organisme, qu'il s'agisse, comme c'est mon cas, de narrateurs-concepteurs, ou d'autres. Je sais que j'en fais partie. Et c'est bien suffisant, parfois...A d'autres moments, la source de mes ennuis jaillit très précisément du magma sombre de toutes ces incertitudes...

C'est ma vie.

Il semblerait qu'ils aient éprouvé certaines difficultés à trouver le décor idéal. Il n'y a pas de mouches, par exemple. Les ruines ne traduisent guère l'entassement et le chaos souhaités. Je m'y attendais quelque peu.

Voici ce que j'avais tapé, très exactement, sur les touches du clavier de ma console :

"Le soleil blanc cassait les ombres, comme s'il avait voulu les réduire en poudre, en faire une sorte de cendre épaisse pour étouffer les grésillements des insectes. Il n'y avait pas seulement des mouches, mais des centaines, des milliers d'autres bestioles invisibles, enterrées, narguant la lumière aveuglante. Des lézards verts et jaunes se coulaient sur les murs pétris de silence, par saccades, ou restaient immobiles comme des excroissances, des boursouflures de crépi écaillé ; leur gorge palpitait, ils ne faisaient que respirer rapidement. "

Mot pour mot. C'était ma narration, mon texte, je m'en souviens fort bien. J'ai suffisamment travaillé sur cette dernière création pour que le moindre détail me reste en mémoire.

Et je sais déjà qu'ils ont fait de cette réalisation quelque chose de froid... Froid comme la peau des lézards. Ils ont joué la distanciation. J'aurais préféré autre chose . Que passe davantage de crédibilité, de chaleur affective, précisément, une meilleure manipulation des affects, et pas simplement une image en deux dimensions noyée dans trop de lumière.

Mais j'espère toujours autre chose que ce qui m'est donné à contrôler.

Et c'est normal.

"Ce qui m'est donné à contrôler..." L'expression n'est pas adaptée, le mot "contrôler" tout à fait impropre. Si je possédais réellement le pouvoir de contrôle sur le produit final, tout serait différent ; je ne veux pas dire "mieux", mais simplement différent. Je ne serais pas ce que je suis, ni qui je suis ni où je suis. Je serais quelqu'un d'autre, je serais autre chose qu'un narrateur-concepteur de première source. Je me situerais à un autre niveau , un plan décalé de la réalité.

Si je possédais le contrôle final, il est également probable que le nombre de mes réalisations finies serait trop réduit. Je m'en tiens pas une comptabilité précise, mais je sais - je crois savoir - que plusieurs centaines de fractions de réalités sont mon œuvre, à mon niveau de concepteur. Plusieurs centaines, oui, dont il m'est difficile d'évaluer la durée globale, en mesure de temps de perception. J'en ai oublié beaucoup. Il me suffirait, si je le voulais, pour retrouver le souvenir, de pêcher une cassette et de visionner, ne fût-ce qu'en partie. Je possède au moins un enregistrement de chacune de mes créations. Mais non. En vérité, je n'éprouve ni le besoin ni la curiosité de me replonger dans certaines situations passées, tellement imparfaites. Je connais mes erreurs, mes fautes. Si je pouvais exercer le contrôle final de mon travail réalisé, certainement, plus de la moitié de mes conceptions ne seraient jamais devenues la réalité. Leur réalité. Une réalité.

Ma réalité.

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