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Liste des extraits
2006
Sur la fenêtre
Extrait 2
Pour les Pythagoriciens, le temps était infernal.
Le nombre le réduisait, le rationalisait.
Compter apaise l’angoisse du temps. C’est une sorte de rite qui apaise l’horreur qu’il suscite dans la monotonie.
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Extrait 4
Que signifie cette incapacité toujours marquée à écrire autre chose que ce que je vis à l'instant même ? Comme s'il me fallait me raccrocher à ces bribes concrètes de la vie pour ne pas me dissoudre. Et, en même temps, para- doxalement, en avoir besoin pour m'effacer et laisser
être ce qui est. Peut-être la bonne expression est-elle celle-là. Écrire ce serait tenter par le langage de rompre les digues, les blocages psychologiques, logiques ou au- tres pour, oui, laisser être. Ce qui réclame de passer et de s'ouvrir. Ce qui ne peut se faire qu'ici et maintenant.
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Extrait 5
Le nouveau texte qui vient. Quelque chose comme un élan ou une force obscure qui pousse. Dans les mots, le plus sou- vent insatisfaisants, quelque chose pourtant se fait, je le sais d'un savoir trouble. Il y a là, également, une sorte de forme qui s'impose — une suite de vagues, une force horizontale qui draine avec elle les visions les plus diverses. Ça ressem- ble un peu à l'écriture d'Obéissance au vent, mais en beau- coup plus lent, plus têtu, plus sourd. J'ai d'ailleurs du mal à
m'y retrouver ou à continuer. Souvent la tension baisse et il faut un effort d'oubli pour qu'elle se rétablisse. Mes textes longs se font toujours ainsi : par une alternance de tension et de relâchement, d'enthousiasme et de découragement, de hauts et de bas. Et j'attends patiemment ce qui doit
émerger ou non de tout cela.
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