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Ce portrait de la vie de seychellois et seychelloises sonne juste et propose un regard d’avant l’indépendance du pays, on y suit Céline Marchepied, une femme issue de la classe ouvrière, qui doit galérer encore et encore pour gagner sa vie, un portrait sans retouche, dur. Par la suite elle se mariera à Julien, contre son gré, qui la délaissera vite pour aller vivre sa propre vie. On sonde l’intimité de ce couple, un part de bonheur s’envole définitivement quand Céline se remarie et qu’elle perd son homme dans une tempête. Tragique encore une fois mais c’est ce que j’ai aimé, dans ses vieux jour Céline sera la bonne étoile de Gaëtan, enfin elle trouve son rôle, une vie plus paisible.

Le regard lucide d’Antoine Abel sur la société seychelloise donne envie de rester un peu plus dans le récit et d’y confronter le passé avec le présent. Le livre commence sur un lexique des expressions utilisées et j’ai adoré découvrir tous ces mots d’argot local, c’est un vrai plus pour entrer dans le livre, pour aller directement dans la communauté présentée ici. Les chapitres courts offrent quant à eux un bon rythme, j’aime toujours les chapitres qui ne dur pas plus de dix pages, je me dis toujours « encore un petit chapitre et je dors », et je me retrouve à une heure du matin en l’ayant fini. Non vraiment, une belle découverte littéraire comme une bonne visite des Seychelles à moindre frais. Entre locaux et colons, entre amour et haine, un soupçon de naïveté chez Céline, pas trop de personnages, en bref, il m’a beaucoup plu.