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Prologue
Depuis toujours, ma vie a rarement été normale. Partout où j’allais, les gens me regardaient, avec toujours la même expression sur le visage, la surprise. C’est, je crois, d’abord à cause de mes yeux; l’un est d’un bleu extrêmement clair, l’autre est d’un vert tellement intense que ça me fait presque peur à moi-même. Cependant, il n’y a pas que mes yeux qui semblent déranger les autres. Quand j’avais douze ans, je m’étais rendu compte que je pouvais traverser les murs. Peut-être pouvais-je déjà le faire avant, mais ce n’est que là que j’ai réalisé posséder un pouvoir. Je n’ai jamais su trouver la nécessité de traverser les murs, puisqu’il y a déjà les portes. Et si ces portes sont verrouillées, c’est simplement que je ne devrais pas entrer. Tant qu’à avoir un don, pourquoi pas quelque chose d’utile ? Dû à l’inutilité de ce don, peu de gens savent que je peux le faire, j’ai gardé le tout le plus secret possible. Même mon meilleur, ou plutôt dire mon seul ami Trey, l’ignore.
Trey est le seul ami que j’ai depuis au moins cinq ans et je ne me rappelle tout simplement pas comment nous nous sommes rencontrés. C’est comme si, du jour au lendemain, nous étions devenus amis. Il est peut-être mon seul ami parce que les gens en général ont peur de moi à cause de mes yeux, ou parce que j’ai toujours cette idée en tête que j’ai l’habitude de les envoyer promener avant qu’ils décident de parler, ou encore parce qu’il m’arrive parfois d’agir un peu excessivement dans toutes sortes de situations… Surtout quand il y a David dans les parages, l’être qui m’énerve le plus au monde. Malgré qu’il soit beaucoup plus grand que moi, il m’est déjà arrivé une ou deux fois de me battre contre lui… C’est peut-être à cause de tout ça que les gens ont tendance à dire que je vais devenir un tueur en série, quand je serai plus vieux.
Je vis dans une minuscule ville portant l’étrange nom de Macmon, avec ma mère Mary et mon père Girard. Ce ne sont pas vraiment mes parents, puisqu’ils m’ont adopté, mais ça fait pareil. Ils sont assez gentils, la plupart du temps. Donc, même si je ne suis pas vraiment leur fils, je porte tout de même leur nom : Grant. Ce qui fait de moi : Cody Grant.
En résumé, même si je n’ai jamais eu la plus normale des vies, les seize premières années ont été, en comparaison à ce que m’annonce la dix-septième, plutôt tranquilles, sauf vers la fin, soit plus de treize jours avant mes dix-sept ans. C’est à partir de ce moment que tout s’est mis à dérailler et à prendre une tournure un peu étrange.
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