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Ne te fie pas à la lumière, elle est plus fausse que l’ombre.
Parmi toutes les étoiles, il y en a une qui brille plus que la lune.
La force se régénère dans les recoins du chagrin.
Le secret du lac n’est pas en sa surface, mais enfoui en ses profondeurs
Afficher en entierJe ne dois pas poser un seul genou à terre. Pas de faiblesse. Pas de plainte.
Afficher en entier- Savez-vous où vous mettez les pieds, Fallon ? En avez-vous seulement conscience ?
Je me raidis. Une sensation étrange me transperce, me donne la chair de poule. Terence a l'air sérieux, désolé, compatissant même.
- De... de quoi parlez-vous ?
J'en oublie la formule de politesse, mais il ne me reprend pas.
- Des épreuves. Savez-vous dans quoi vous vous embarquez ?
Je baisse les yeux et décide d'être sincère.
- Non. D'aucune façon.
Il soupire.
- Sont-elles difficiles... Grand Terence ? ajouté-je.
- Il faut une force mentale notamment élevée pour parvenir à les surpasser, m'avoue-t-il.
Il me contemple à nouveau, mais, cette fois, je discerne dans son expression cet air résigné que je distingue chez tout le monde. Il pense - non, il sait - que je vais mourir prochainement.
Afficher en entierLa rivière chemine fièrement sur ma droite, plus large et plus sauvage, continue droit devant, contourne un haut coteau verdoyant et disparaît à l'horizon. Je la suis pendant quelques kilomètres et, au détour d'une colline, je m'arrête, béate d'émotion.
La voilà. Héraklion.
Mon coeur manque un battement. J'ai cette sensation étrange, mais agréable qui m'indique que je suis chez moi. Ou plutôt j'étais chez moi, puis j'en ai été bannie. Cette pensée m'emplit de tristesse, mais je refuse de laisser le doute ou la crainte m'assagir.
Loin devant moi, séparée de la forêt par un long pont de pierre, se trouve la citadelle qui cache mes secrets, mon passé et ma vie perdus. Elle est entourée d'une solide muraille grise, mais d'où je suis, je parviens tout de même à voir les plus hautes tours du château.
Un château.
Au fond, je ne suis pas étonnée. Je savais qu'il y en aurait un. Et moi, pauvre humaine dépossédée de son identité, sans biens ni souvenirs, je me poste devant une cité puissante et impénétrable dans le seul dessein de savoir pourquoi j'ai été bannie...
Afficher en entier- J'ai peur, Kail.
Ces simples mots suffisent à effacer la colère dans son regard et sa douceur reprend le dessus. Il vient me serrer de nouveau contre lui.
- J'ai peur d'être une criminelle, avoué-je. Dans l'un de mes souvenirs, je mettais le feu à des appartements, il y a eu un mort. J'ai peur. Je ne veux pas être une tueuse.
- Oh, Obsidienne, tu parles du baron ? murmure-t-il.
Je me raidis.
- Tu sais ce qui s'est passé ?
- J'étais avec toi, mon amour. Près de toi, toujours.
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DÉTRESSE
La première chose que je ressens, c’est la douleur. J’ouvre les yeux et, aveuglée par le soleil, les referme aussitôt. Je retente le coup avec plus de prudence et finis par m’adapter à la lueur du jour. Je regarde autour de moi et ne vois que du vert, du flou ; un tourbillon de verdure. C’est alors que je me pose la question : « Où suis-je ? » Laquelle va en entraîner une autre, bien pire : « Qui suis-je ? »
La douleur me rappelle à elle, enflammant tout un côté de ma tête. Je lève la main pour palper l’endroit qui me fait souffrir et la retire dès que le contact m’arrache un cri. Quelque chose sur mes doigts attire alors mon attention. Un liquide poisseux, d’un rouge profond. Qu’est-ce que... ? Du sang. Je me souviens de ce que c’est, comme si ma mémoire perdue me soufflait soudain la réponse.
Je sens la confusion m’étreindre. Je ne comprends pas ce qui se passe, ce que je fais là ni pourquoi je saigne. Peut-être ne suis-je pas seule…
― Il y a quelqu’un ?
Un silence troublant me répond.
― Il y a quelqu’un ?
Cette fois, j’ai crié, poussée par la panique qui grandit en moi, mais une petite voix, dans un recoin de mon esprit, me murmure une faible mise en garde. J’ai beau chercher de l’aide, il se peut aussi que je ramène à moi un danger quelconque. Des bandits en manque de compagnie, des animaux affamés…
Je reste immobile un moment, me demandant ce qui est le pire : rester là, seule, misérable, sans espoir de survie, ou prendre ce risque. Peut-être que si j’attends un peu, ma mémoire reviendra ?
Avec mille précautions, je me redresse et me masse les tempes. J’appuie plus fort que nécessaire, allant jusqu’à me faire mal, tout en m’intimant l’ordre de me souvenir.
Souviens-toi ! Souviens-toi au moins de ton nom !
Mais rien ne me revient.
C’est le néant.
Au bout de quelques instants, refusant de rester prostrée, je décide de réagir et me lève doucement. C’est là que je remarque les liens qui m’entourent les poignets. De toute évidence, je suis retenue prisonnière. La corde est rugueuse, usée et m’a écorché la peau à divers endroits. Certaines plaies sont encore à vif, et du sang, aujourd’hui séché, a coulé le long de mes avant-bras. J’inspecte minutieusement mes entraves et découvre qu’elles ont été tranchées. Par moi ? Par un sauveur ?
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