Extraits

« — Non, commissaire, à six heures trente du matin, j’ai reçu un coup de téléphone anonyme m’informant d’un danger imminent au magasin en l’absence de Raoul. Je le croyais en voyage. C’était simple. J’ai pris le temps de boire un expresso, puis je me suis précipité ici, pensant trouver le magasin en feu ou mon associé en difficulté. Que se passe-t-il ? Pourquoi tous ces flics, pourquoi ce monde sur le trottoir, pourquoi ne m’a-t-on pas laissé passer ? Le ton était à nouveau monté de plusieurs octaves. Énervé, hors de lui, il se contrôlait à peine. Il s’exprimait d’une façon hachée, les mots s’échappant entre ses dents serrées, débit rapide, rageur, difficilement compréhensible. Furieux, il l’était. Quel était ce drame ? Il fallait tout lui révéler. Cette femme, avec ses galons, pour qui se prenait-elle ? Elle lui était d’instinct très antipathique. Il pensait vite, tous ses sens en éveil. Il se sentait en danger.

— Monsieur de la Pic, j’ai la triste charge de vous annoncer l’assassinat cette nuit de votre ami. Il a été tué dans des conditions sauvages. Je vais vous demander de rester à notre disposition.

Il demeura silencieux sans répondre. Pourquoi Raoul ?...

Soudain, il prit conscience que la commissaire ne lui avait rien révélé sur les circonstances de sa mort… »