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Il y avait une fois un homme de bien qui était voleur de son état comme d’autres étaient mendiants. En ce temps-là, il n’y avait aucune honte à vivre d’aumônes ou de chapardages. La seule différence était que le mendiant demandait au nom de Dieu sans toujours recevoir, tandis que le voleur prenait sans demander au nom du diable. C’est pourquoi le voleur était plus considéré que le mendiant parce qu’il devait avoir l’esprit vif et le corps adroit pour exercer sa profession. L’homme de bien dont je parle était passé maître dans l’art de la volerie. Il connaissait tous les tours inventés, depuis que le monde est monde, pour soulager le prochain du superflu. J’aurais voulu dire son nom, mais je n’en ai jamais eu nouvelle. Sachez seulement qu’il en avait un depuis le jour de son baptême et qu’il fut enterré avec lui. Il n’y a que les grands personnages qui peuvent laisser leur nom derrière eux parce qu’ils ont assez de mérites ou de péchés pour lester leurs quatre planches. Moi, tel que vous me voyez, j’ai déjà avalé le mien. Vous ne savez pas qui je suis, ni moi non plus. Fiat voluntas tua !
Le roi des voleurs
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