Extraits

Le temps passait plus vite qu’ils ne l’imaginaient. Les dernières semaines s’étaient écoulées à une vitesse folle. Kit était heureuse qu’un projet de cette envergure accapare toute son attention. Elle le voyait comme une bouée de sauvetage à laquelle elle s’accrochait de toutes ses forces.

Il fallait cependant éviter de perdre de vue l’équilibre auquel elle aspirait. Elle avait déjà touché un mot à Gab de son envie de l’aider en tant que bénévole pendant les vacances scolaires, quand la plupart des stagiaires rentreraient dans leur famille. Elle se renseignerait sur les démarches à suivre la prochaine fois qu’elle tomberait sur Morgan. Elle avait fort apprécié l’atelier coloriage avec sa nièce, malgré la tension sexuelle qui n’avait pas faibli entre elle et lui. Cela finirait sans doute par passer, si elle l’ignorait assez longtemps.

Sans doute.

Extrait du tome 3

Il était encore mieux de près. La moindre ride d’expression, la moindre patte-d’oie, même cette petite cicatrice juste au-dessus de la tempe… tout contribuait à le rendre séduisant. La vie était vraiment injuste : même sans égratignures, elle n’aurait jamais pu résister à une inspection aussi minutieuse. Premièrement, sa peau était constellée de taches de rousseur. Pas les petites mignonnes qu’on attrape avec le soleil : non, de vraies taches de son. À trente et un ans ! Elle avait passé l’âge où on trouvait ça adorable. Deuxièmement, sa bouche était grande et pulpeuse, mais pas du tout à la façon mystérieuse et glamour d’Angelina Jolie. En lieu et place de cette moue sexy, idéale pour vendre du rouge à lèvres et de la lingerie, Riley avait les commissures des lèvres qui semblaient perpétuellement retroussées en un sourire bête. Au mieux, elle était bonne à faire de la pub pour du chewing-gum.

A priori, être doté d’un sourire permanent n’était pas une mauvaise chose. Mais essayez donc d’être prise au sérieux dans une réunion éditoriale remplie d’hommes quand, malgré tous vos efforts pour avoir l’air strict et professionnel, vous ressemblez à une bimbo sans cervelle. Même Dolly Parton avait l’air plus farouche.

Extrait du tome 2

Sa peau n’était plus aussi pâle que dans son souvenir. Elle était bronzée, ce qui changeait tout. Avec ses cheveux défaits, elle avait un air presque sauvage ; son joli regard bleu s’était fait aussi perçant qu’un laser. Elle avait toujours été mince, mais elle n’en était pas moins forte et solide. Ce matin-là, elle lui donnait pourtant l’impression de nager dans sa veste de chef, comme si celle-ci était trop grande ou que Lani avait soudain rétréci.

Mais rien de tout cela ne lui importait. Il avait eu l’impression que quelque chose s’était détendu à l’intérieur de lui au moment où il était entré dans la pièce. Quelque chose de vital, d’essentiel. Comme il l’avait espéré, comme il l’avait tant souhaité. C’était ce qui l’avait poussé à se rendre dans cette fournaise infestée de moustiques. On était en octobre : une telle humidité n’était pas normale.

Debout dans cette cuisine, les yeux rivés sur Lani, il se demanda comment il avait pu être assez stupide pour la laisser partir.

Extrait du tome 1