Commentaires

Michelle Fines est journaliste indépendante et réalisatrice de documentaires. Elle est la première à avoir eu Eric Mouzin, le père d’Estelle, au téléphone, au lendemain de sa disparition le 9 janvier 2003. Un fait qui marquera sa carrière et sa vie familiale. Par la suite plusieurs de ses documentaires télévisés seront consacrés à Michel Fourniret, l’ogre des Ardennes, qui a avoué 11 meurtres et est suspecté dans 21 autres affaires de disparition. Sa complice, Monique Olivier, a fini par évoquer leurs rôles respectifs dans la disparition d’Estelle Mouzin. Michelle Fines revient sur l’enquête menée par deux femmes, le juge Sabine Kheris et la greffière Valérie Duby. Ensemble elles parviennent à mettre Fourniret et Monique Olivier en confiance, à entrer dans leur tête pour leur arracher des aveux. Ces confessions premettront de résoudre trois affaires : celles d’Estelle Mouzin, de Marie-Angèle Domèce et de Joanna Parrish.

Comme souvent dans ce genre de livre qui se veut un rappel des faits doublé d’un témoignage sur le travail de la justice, l’ensemble est assez opaque, un peu « fouillis » car on alterne diverses périodes sans suivi chronologique, ce qui est assez perturbant à la lecture. Mais cela n’enlève rien au réalisme du récit, car effectivement, on a l’impression de suivre « l’équipe » sur les pas du couple diabolique, et certains passages (même nombreux à vrai dire) sont glaçants. Dans sa cellule de prison Michel Fourniret joue passionnèment aux échecs et écrit sur tous les supports à sa disposition. Dans ces écrits, il livre des indices sur ses crimes et invite les enquêteurs à un jeu de piste des plus retors. Nous ne sommes pas dans le Silence des agneaux ou dans Seven mais dans la réalité de la prison d’Ensisheim en Alsace. Un Fourniret très imbu de lui-même, pétri de perversion, sème ses « petits cailloux » qu’il laisse à la perspicacité de la juge.

De l’opiniâtreté des enquêteurs qui ont avec les moyens du bord tenté de pousser à bout la coriace et manipulatrice épouse du tueur. Une femme qui tant de fois s’est défendue d’avoir participé aux crimes commis par son époux, mais qui joue à Qui est-ce ? avec une co-détenue, tentant de lui faire découvrir laquelle de leurs victimes se cache derrière tel portrait. Entre les récits des méthodes adoptées pour traquer leurs proies, la cruauté de leurs actes, Monique Olivier joue t-elle là aussi un jeu pervers qu’elle emprunte à son époux? Devant un tribunal, à la fin de sa vie, enfin, Michel Fourniret s’effondre, il n’est plus que l’ombre de l’ogre, mais joue t-il un jeu là encore? Glaçant et sidérant de savoir que ce genre de personnes existent. Ces deux-là, ces époux diaboliques, ont bénéficié des râtés d’une justice qui il y a encore peu, ne croyait pas aux tueurs en série français… Cette enquête hors-norme a eu le mérite de servir de point de départ à une grande réflexion sur le système judiciaire, à une remise en question dont on commence peut-être à connaître les effets aujourd’hui…

A lire.

Je remercie les Editions Fayard et Netgalley pour cette lecture très instructive.

Bonjour !

Quelle lecture ! Je suis une grande de « true crime » alors c'est toujours un « plaisir » de découvrir une nouvelle lecture à ce sujet.

Ici, l'auteure évoque le mythique et effroyable couple diabolique : Michel FOURNIRET et Monique OLIVIER.

On ne ressort pas de ce livre indemne. C'est effrayant de voir que des gens aussi malsains peuvent exister et que ce ne sont pas malheureusement pas les seuls. C'est plutôt lourd à lire, surtout si vous êtes une personne sensible ; mais je pense que c'est important de savoir ce que l'humain peut faire comme horreur. Je n'ai pas cessé d'imaginer le calvaire des victimes et en tant que femme, je me dis que l'on est vraiment à l'abri de rien. L'émotion est au rendez-vous, c'est poignant surtout quand on lit les retranscriptions des interrogatoires, ça n'accroît que la colère et le dégoût que je peux avoir envers ces deux monstres.

C'est un livre très bien construit, j'en ai beaucoup appris et on sent le sérieux de l'auteure à travers les pages.

Un récit de faits réels glaçant, et surtout une pensée à toutes les victimes et leurs familles, amis...

5/5

"Quand on pense avoir tout entendu sur l'Affaire Fourniret, ce livre se présente comme une révélation, une fenêtre ouverte sur l'intimité psychologique du couple diabolique. Michelle Fines, à travers son récit perspicace, offre un complément indispensable à toute personne ayant suivi les événements à travers les médias.

Le point fort de l'ouvrage réside dans la manière dont elle expose les coulisses des interrogatoires. On y découvre le processus méticuleux mis en place par la juge d'instruction pour extraire des aveux du tueur et de sa complice. Cependant, le terme "aveux" ne rend pas justice à la complexité de la tâche. L'auteure nous plonge dans la subtilité de la préparation psychologique, dévoilant les stratégies employées pour comprendre et décrypter les réponses de ce couple machiavélique.

L'ouvrage met en lumière la disparité entre l'enquête belge, méthodique et bien exécutée, et l'enquête française, malheureusement bâclée. Cela souligne les années perdues qui auraient pu apporter des réponses cruciales à des affaires comme celle d'Estelle Mouzin et d'autres durant les "années blanches". Une critique poignante et bien argumentée qui met en lumière les lacunes du système judiciaire français.

Le récit est construit à partir de témoignages soigneusement recoupés, offrant une perspective complète sur les événements. L'auteure parvient à incorporer de nouveaux faits intrigants, élargissant ainsi notre compréhension de cette affaire retentissante. Un travail de chroniqueur qui, au-delà des apparences, se révèle riche en informations inédites.

En conclusion, "Dans le cerveau du tueur" se distingue comme un choix judicieux de lecture. Malgré toute réticence initiale, l'ouvrage se révèle être un ajout essentiel à la compréhension de l'Affaire Fourniret, dévoilant des facettes inexplorées de cette sombre affaire criminelle. Michelle Fines offre une plongée fascinante dans les arcanes de l'esprit criminel, tout en invitant les lecteurs à réfléchir sur les failles du système judiciaire qui ont marqué cette affaire."

Je pense que je peux dire que ça a été ma lecture la plus difficile, celle qui aura nécessité des pauses pour reprendre mon souffle.

Ce livre retrace l'enquête de ce couplé meurtrier. Il est extrêmement bien documenté, pas du tout dans le voyeurisme mais glaçant à lire.

Je souhaitais le lire en sachant pertinemment que ce serait dur, car l'affaire Estelle Mouzin m'avait choquée à l'époque. J'allais régulièrement en Belgique, dans les Ardennes Belges et je n'avais pasbune si grande différence d'âge avec les victimes.

Cette lecture est à réserver à un lectorat très avertit mais ce travail d'enquête est très aboutit. Beaucoup de faits sont relatés dans les journaux mais l'enquête va bien plus loin. On accede vraiment à la psychologie (tordue) de ce couplé meurtrier. J'ai eu mal au cœur pour Selim leur fils, qui a dû être traumatisé et qui n'en est pas sorti indemne. Il serait (présomption d'innocence) devenu lui même un agresseur...

Ce livre est assez court et pourtant très lourd émotionnellement. Toute la partie technique, juridique est extrêmement bien écrite pour qu'elle soit accessible. J'ai appris beaucoup par ce livre sur les les techniques utilisées.

On voit que beaucoup ont fait un gros travail dans cette enquête mais comme les faits sont éparpillés en France et Belgique, parfois l'incompétence des uns ou le défaut de communication à pu faire patiner l'enquête et faire perdre un temps précieux. Toutes les réponses ne sont pas connues à ce jour. Le seront elles un jour?

Un livre difficile à lire mais nécessaire. Bravo pour ce travail d'enquête. Et courage aux familles qui restent dans l'attente de nouveaux éléments.

Cette couverture dérangeante représente parfaitement l'enquête et ce couple...

Quand on a grandi dans les années 90-2000, on se souvient forcément de Michel Fourniret surnommé l'Ogre des Ardennes. Et on se souvient aussi de la photo de la petite Estelle Mouzin avec son pull rouge, cette petite fille qui a disparu en rentrant de l'école... Ses deux affaires n'en font en fait qu'une.

Dans ce livre, Michelle Fines nous raconte les atrocités commises par Michel Fourniret pendant 17 ans. Il aurait commis 35 crimes mais seulement 13 ont été élucidés à ce jour. Ce true crime a été vraiment difficile à lire pour moi. Je ne sais pas si c'est parce que ça a eu lieu près de chez nous, ou si parce que je suis une maman et que mon grand a bientôt l'âge de la petite Estelle quand elle a disparu... Je n'ose pas imaginer ce qu'ont du endurer les victimes, les familles et les personnes chargées de l'enquête. C'est vraiment insoutenable.

Michelle Fines nous expose les faits d'une façon telle qu'on a l'impression de suivre l'enquête. On comprend les erreurs de jugement, les difficultés entre l'enquête en France et celle en Belgique... C'est vraiment un true crime puisque l'histoire est retracée le plus fidèlement possible. J'avoue avoir été un peu perturbée à la lecture, et pas seulement à cause des crimes commis. On alterne les périodes sans suivi chronologique. On a parfois du mal à s'y retrouver. J'ai trouvé un effet un peu brouillon finalement. J'imagine que l'autrice a pris le parti de raconter en fonction de l'enquête et des preuves retrouvées mais la lecture n'en est pas facilitée.

Je ne rentrerai pas dans les détails de ces crimes ici, mais avec ce livre, je me suis rendue compte que je n'avais pas pris en compte certains éléments très importants dans cette affaire. Je n'avais pas du tout compris le rôle de Monique Olivier, la compagne de Michel Fourniret (à ma décharge, j'étais jeune à l'époque!). Ils ont tous les deux une personnalité très complexe et vraiment, vraiment dérangeante.

Je trouve la couverture de ce livre très cohérente parce que chaque pièce de l'enquête permet de former la vérité. Et la vérité, c'est vraiment ce duo machiavélique où les deux ont leur part de responsabilité.

Et en même temps, ce puzzle ne sera sans doute jamais complet puisque Michel Fourniret est mort en 2021.

Conclusion :

Un true crime très intéressant mais glaçant.