Ajouter un extrait
Liste des extraits
Mais cela, il ne veut pas l’entendre.
— Il faut que tu arrêtes.
Elle étouffe un gémissement. La main de Jonathan lui enserre la nuque :
— Je ne te dis pas ça avec méchanceté, je te le jure. On n’est plus des gamins. C’est pour ton bien. Je t’aime bien. Vraiment.
Mais juste, arrête.
Il lui embrasse le front. C’est si doux, si vibrant. Et même si son cœur se déchire, elle ne veut pas croire que ça ne soit pas une promesse d’avenir. Elle tire sur les pans du manteau de
Jonathan pour tenter de le retenir mais il lui saisit les poignets.
Il se dégage avec douceur mais fermeté :
— Vraiment, Nico, arrête. C’est pour ton bien. Tu seras toujours sa petite sœur pour moi. C’est tout. Alors, arrête.
Arrête…
Afficher en entierNico s’écrie :
— Ne t’en va pas ! Ne me laisse pas !
Cette expression dans les yeux sombres de Jonathan est presque une blessure. Il tend les mains vers elle pour lui saisir la tête. C’est la première fois qu’il la touche vraiment, sans jeu, sans arrière-pensée ironique. Elle en meurt. Il pose son front contre le sien.
— Nico…
Et c’est un soupir de douleur. Il murmure :
— Arrête…
Nico a un sanglot. Si les larmes ne l’étouffaient pas, elle le lui aurait dit : qu’elle n’arrêtera jamais, qu’elle l’aime depuis toujours, qu’elle l’aimera toujours.
Afficher en entierEt le sourire qu’il lui offre est doux et rassurant, sécurisant, enveloppant. Elle n’en peut plus. Elle doit avancer. Elle doit le lui dire :
— Je t’aime.
Il perd son sourire. C’est hypocrite. Il le savait. C’est évident qu’il le savait.
— Oublie, dit-il.
Il se détourne. Simplement. Et s’en va. Elle sent les larmes perler. Ses larmes brûlantes se heurtent aux flocons qui se prennent dans ses cils. Elle pleure même si elle sait qu’elle a tort, qu’elle se couvre de ridicule. Et cela la rend folle. De douleur. De colère aussi. Toujours, cela a toujours été ainsi. Le froid, le chaud. Son cœur qui bondit pour se glacer l’instant d’après. Pourquoi la toucher pour la repousser ? Pourquoi lui sourire pour lui dire de l’oublier ?
Afficher en entierComme toujours, elle est subjuguée par la profondeur des yeux noirs de Jonathan, par ses traits droits et fiers, par sa peau très mate et un peu cuivrée. Jonathan se penche vers elle avec un sourire ; ses prunelles noires s’illuminent…
*** Au Royaume du Fantasme ***
Il dit doucement :
— Un ange est tombé à mes pieds. Viens, je promets de te protéger des démons qui t’attaquent…
Jonathan tend une main vers elle pour que Nico la saisisse. Mais sitôt qu’il emprisonne sa paume dans la sienne, il la tire à lui, passe un bras autour de sa taille et pose ses lèvres sur les siennes…
— Alors, Nico ? La Paulette t’a embauchée pour astiquer le sol ? Faut dire que tes cheveux ressemblent assez aux lanières d’une vadrouille.
*** Fin du fantasme ***
Afficher en entier