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Commentaire ajouté par Matatoune 2023-10-03T19:37:07+02:00

Mathias Enard écrivait une biographie romancée sur un mathématicien fictif lorsque la guerre en Ukraine éclate. Déserter naît de cette situation, un choc qui vient conclure un siècle, le précédent, fait d'utopies ratées, de rêves fous toujours présents mais complètement détachés de la réalité maintenant vécue.

Maïa Scharnhorst est une femme politique de l'Allemagne de l'Ouest, toujours soupçonnée d'intelligence avec l'ennemi, celui de la RDA. Elle est morte en 2005 à 87 ans. Paul Heudeber est celui qui l'a tant aimée, même de l'autre côté du mur, à Berlin. Mathématicien renommé, il est communiste fervent et encarté depuis 1967 et antifasciste notoire. L'année 2021 avec son confinement et sa guerre proche pousse leur fille à raconter.

Irène a gardé le goût de l'histoire notamment lorsque son père racontait l'exposition universelle. Et, comme il était ce mathématicien apprécié, elle est devenue spécialiste de l'histoire des mathématiques. À partir de lettres, de poèmes, de films, elle retrace la vie de ce père énigmatique qui, communiste convaincu, a fui ses croyances politiques devant les réalités. Mais surtout, Paul est l'archétype de l'homme du XXeme siècle. Il a traversé Buchenwald qu'il s'interdisait de nommer ainsi, avant il y eut le camp de Gurs rassemblant entre autres “les indésirables ” fuyant les nazis.

Alors, naturellement, elle raconte l'hommage pour son père auquel sa mère a assisté. Lors de la conférence croisière organisée en 2001, les intervenants ont célébré l'institut de mathématiques qu'il avait créé en 1961. Seulement, nous sommes en septembre…

Le roman de Mathias Enard évolue parallèlement avec deux histoires : le soldat déserteur avec cette femme aux cheveux ras, et cette fille Irène qui part à la redécouverte de ses deux parents.

À aucun moment, les deux histoires ne se rencontrent. Leur point commun est la fuite. Celle du groupe de référence pour tenter d'oublier les morts, leurs regards interrogateurs qui reviennent, tant, la nuit. Mais aussi, la fuite de nos espoirs, idéaux qui ont enchanté notre présent, dont la croyance s'est effacée au fur et à mesure que des charniers se sont dévoilés mais aussi devant l'amour devenu mirage.

Jusqu'à la destruction du Mur, l'idéal socialisme de Paul, comme Mathias Enard le démontre, pouvait faire écran à la réalité. À partir des guerres de Yougoslavie, puis du fameux 11 septembre, la foi d'un monde diffèrent s'est effritée et les illusions se sont envolées, ne laissant que l'imaginaire pansait les esprits. Cette désertion décrite par Mathias Enard est à l'image du soldat déserteur, un lieu de solitude intense où le membre influent devient paria et où il ne reste que l'imaginaire pour se raccrocher à nos rêves et suivre notre humanité.

Le récit de ce soldat, tentant d'échapper aux cauchemars des exactions qu'il a organisés, retrouve grâce aux lieux de l'enfance sa propre compassion.

Mathias Enard écrit avec limpidité même si ses histoires révèlent des degrés de compréhension imbriqués. Mélangeant la langue de la narration à celle du tutoiement puis celle de la mémoire, Déserter étonne par la justesse de son propos, l'érudition dont il s'entoure et la poésie humaniste qu'il transmet.

Difficile de ne pas le découvrir !

Chronique illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/2023/10/02/mathias-enard-deserter/

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Commentaire ajouté par fanfan80 2023-12-26T19:02:42+01:00
Pas apprécié

Je n'ai pas apprécié ce roman. Il y a deux histoires en parallèle : La première est celle d'un soldat déserteur qui rencontre une femme qui a été rasée à la fin de la guerre et qui a fui son village. La deuxième est celle de la fille d'un mathématicien fervent communiste vivant à Berlin-Est et de sa femme responsable politique en Allemagne de l'Ouest . Cette dernière veut connaître toute l'histoire de ses parents. La première histoire m'intéressait bien mais elle est moins développée que la deuxième.

Je n'ai jamais vu de lien entre les 2 histoires. Est-ce que ce soldat déserteur et cette femme sont les parents d'Irène ? Je n'en sais rien, je ne suis pas sûre...

De plus, je n'aime pas trop non plus le style de l'auteur : ces phrases sans ponctuation, sans majuscules... Quel intérêt ?

Je suis restée très perplexe et cette lecture n'a pas été assez aboutie à mon goût.

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Commentaire ajouté par HundredDreams 2024-03-13T13:20:11+01:00
Or

Une première de couverture magnifique, forte de singularité. Un titre simple, beau de concision.

Voici deux accroches efficaces pour se démarquer de la multitude de romans et m’attirer dans ses filets.

Deux, c’est aussi le choix narratif de l’auteur qui entrelace dans ce roman deux histoires autour du mot déserter.

*

« Déserter », c'est l'histoire d’un homme qui fuit la guerre et se réfugie dans les montagnes de son enfance. Là, à l’abri des regards et des hommes, se trouve la cabane où il a vécu enfant. Il espère pouvoir se reposer et panser ses blessures psychiques avant de poursuivre sa route vers la frontière.

Il y a une forme de dualité chez lui : je l’ai senti vulnérable, méfiant, apeuré, mais aussi capable d’une grande violence.

Au travers de cette narration, on imagine sans peine le paysage montagneux dévoilé dans sa beauté et sa grandeur écrasante. Elle s'exprime de la manière la plus douce pour se dérober l’instant d’après et devenir sauvage et impitoyable.

En effet, les mots de la guerre se cessent de s’immiscer dans les descriptions de la nature. La mer en contrebas, assombrie de teintes allant du bleu violacé au gris, forme une ligne inquiétante, hostile, celle du front. Le regard de l’homme est constamment attiré par cet horizon sombre, déclenchant des souvenirs de guerre d’une extrême violence.

Exécutions. Tortures. Viols.

Et puis, arrive une jeune femme avec son âne qui fuit également la guerre pour d’autres raisons que lui. Elle le reconnaît, elle l’a déjà croisé dans son village. Il est comme tous ces hommes qui portent l’uniforme et brandissent une armes : un assassin, un tortionnaire, un violeur.

L’auteur croise leur point de vue, mettant en lumière leurs émotions, leurs sentiments. Cette rencontre va soulever des questions et exiger inévitablement, pour chacun d’eux, de faire des choix.

La vie ou la mort.

La paix ou la haine.

La confiance ou la peur.

L’entraide ou la violence.

*

C’est autour des théories mathématiques développées par Paul que se construit ce deuxième récit.

Car « Déserter », c'est aussi l’histoire d’Irina qui organise à Berlin, sur un bateau de croisière, un colloque pour rendre hommage à un grand mathématicien est-allemand décédé, Paul Heudeber, qui fut également son père.

Nous sommes le 10 septembre 2001, la veille de la plus grande attaque terroriste perpétrée aux Etats-Unis, une date qui restera gravée à jamais dans les mémoires de ceux qui ont vu les terribles images de l’effondrement des tours du World Trade Center.

L’auteur nous fait entrer dans la tête d’Irina, ses pensées remontent le cours du temps, reviennent sur le temps présent et la violence du monde d’aujourd’hui.

Ses souvenirs forment un puzzle où chaque pièce permet de reconstituer l’histoire de ses parents, Paul et Maja. C’est une belle histoire d’amour, entrecoupée de lettres que Paul adresse à sa compagne. Mais au fil du récit, des failles apparaissent. Non-dits, silences, peines, absence, solitude, espoirs et désillusions.

« Maja mon amour,

Les mathématiques sont un voile posé sur le monde, qui épouse les formes du monde, pour l’envelopper entièrement ; c’est un langage et c’est une matière, des mots sur une main, des lèvres sur une épaule… »

J’ai aimé le personnage de Paul. Sensible et rêveur, rescapé de l’enfer du camp de Buchenwald, il croyait en un monde nouveau et meilleur, un monde plus juste, plus pacifique, plus humain.

« … les mathématiques étaient l’autre nom de l’espoir. »

Le destin de ce couple est également l’occasion de voyager à travers l’espace et le temps, entre l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest, entre le présent et le passé, en particulier durant la seconde guerre mondiale et la guerre froide.

*

L'écriture est forte et subtile dans ce croisement de personnages, de lieux et d’époques. Pourtant, un fil conducteur unit ces deux récits, celui de l’intime.

L’auteur parvient à tisser des liens autour du mot « déserter ». Peu à peu, le lecteur établit des parallèles, entrevoit des connexions, découvre des analogies entre les deux récits où les hommes sont à la fois acteurs et victimes de la violence et de la guerre. Chaque personnage se retrouve face au miroir de leur conscience qui leur renvoie leurs actions, leurs trahisons, leurs pensées, leurs rêves, leurs émotions, leur manque de lucidité, leurs réussites et leurs échecs.

*

Ce que j’aime dans la littérature, c’est lorsque l’écriture se pare de poésie, de couleurs, d’odeurs, de sensation, de sensualité, d’émotions. En cela, le roman de Mathias Enard a tout à fait correspondu à mes goûts littéraires.

Dans le premier récit, celui du déserteur, la nature est très présente, elle forme comme un écrin printanier. J’ai aimé ce récit poétique, imprégné des odeurs rassurantes du feu de bois, des plantes aromatiques et des souvenirs d’enfance. En effet, l’écriture de Mathias Enard est sensorielle, elle nous permet de percevoir les parfums, les couleurs, les bruits, les textures, de donner corps à ce paysage montagneux, sûrement méditerranéen, qui présente deux visages.

Ce qui m’a particulièrement plu aussi, c’est la présence de l’âne qui amène une prise de conscience de ce que les hommes deviennent en temps de guerre, des monstres.

« … il se rend compte soudain que l’âne est borgne, son œil droit est bleu et blanc comme une bille vitreuse, à demi recouvert par la paupière, son dos porte des blessures qui suppurent, il faudra peut-être l’abattre, tu ne sais rien d’autre qu’abattre, tu ignores tout des ânes et des animaux, ils ont l’innocence de leur bestialité, pas toi, tu t’enroules dans la brutalité comme dans un manteau, … «

Dans le second récit, le langage des mathématiques renferme un côté plus âpre et froid. Néanmoins, il garde une dimension poétique, une forme de mélancolie et de nostalgie, d’espoir et de courage, de souffrance intérieure.

Plus complexe à lire, il m’a paru mais même temps plus profond.

« Les mathématiques sont un voile posé sur le monde, qui épouse les formes du monde, pour l'envelopper entièrement. »

*

Mathias Enard signe un beau roman où l'intime et la guerre s’entremêlent avec subtilité.

A découvrir.

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