Extraits

C’est sans doute de ne pas voir ses yeux noirs qui m’a donné le courage de lui parler ainsi. J’imagine déjà qu’il va me remballer avec un de ses rires narquois. Au lieu de cela, je sens sa chaleur se poser à ma gauche et je ne peux retenir la rose encrée sur ma chair de se poser sur ses doigts. Il se retire comme s’il avait été brûlé.

— Tu fais quoi là ?

— Désolé…

En glissant de son emprise, ma main retombe sur sa cuisse, sent son sexe dur sous le tissu.

— Yanis ?

— Quoi ?

— J’ai envie de toi.

— Tu m’as pris pour une tapette ?

— Non.

En parlant, mes doigts glissent sous son teeshirt. Il les accepte en soupirant quelques gros mots, me laisse me relever devant lui pour caresser son torse.

— Sandro … J’suis pas homo.

— Tu peux partir si t’aimes pas.

Je traverse les pièces jusqu’au frigo, commence à bouffer n’importe quoi pour combler encore la faim de la journée. Je peux pas me retenir de sourire en me rappelant du rital aux yeux bleus hésitant à boire un café devant moi. Repenser à ses mèches claires, à sa peau brune, à la douceur de son petit ventre me fait durcir direct, me dégoute en même temps. Je suis pas homo. Au quartier, y a rien de plus mal vu que les tapettes. Je suis pas une tapette.