Extraits

- C'est le principe de la vie en couple. Il faut chercher un terrain d'entente. Et cela oblige parfois à arrondir les angles.

- Si tu veux mon avis, tu les as un peu trop arrondis.

J'aimerais prétendre que non, mais ce n'est pas possible. Trop longtemps, j'ai veillé à ce que Rob soit heureux. Quitte à oublier de me demander si je l'étais moi aussi ...

Lorsqu’il s'en va, son torse nu caresse mon bras. Pendant un dixième de seconde, tout mon esprit se concentre sur sa peau, sur l'endroit précis où nos deux corps ont été en contact. On dirait que le monde entier a cessé de tourner. Plus rien n'existe en dehors de cette sensation, bien réelle et que je ne devrais pas éprouver. Des images envahissent ma tête. Je suis clouée sur place, l'air me manque.

J'aimerais encore la sentir lovée contre moi, savourer ses baisers, la voir s'abandonner au plaisir. J'ai l'impression d'être coupé en deux, à force de désirer une fille que je ne pouvais pas voir en peinture.

Elle me manque.

Ce constat me tombe dessus et je suis incapable de chasser cette idée de mon esprit, le mal est fait.

L'odeur de ses cheveux lorsqu'elle passe la porte de l'agence me manque. Sa façon de passer la langue sur sa lèvre quand elle écoute quelqu'un me manque, tout comme sa manière de tambouriner sur son bureau quand quelque chose l'agace.

L'automne arrive et l'agence est presque vide. Moi qui m'attendais à accueillir l'absence d'Erin avec un certain soulagement, on disait plutôt cette piqûre de moustique qu'elle grattais sans arrêt. Je ne sais pas quoi faire, maintenant qu'elle n'est plus là, tout semble vide. D'accord, je la reverrai au moment de la fête de fiançailles de Will et Olivia, mais c'est bien peu.