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Les paroles de Frédéric Buisson résonnaient encore dans son cerveau enfiévré par la révélation de sa monumentale erreur d’appréciation. Le vieillard venait de recouvrir Émilie d’une nappe blanche pour dissimuler son visage arraché par la balle à gros gibier tandis qu’il sécurisait l’arme tombée sur le sol à côté du cadavre.

Buisson s’était ensuite écroulé sur la pelouse et avait pleuré toutes les larmes de son corps. Le vieil homme n’avait plus rien de commun avec le fauve qui l’avait accueilli avec agressivité quelques jours plus tôt. 

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Bientôt, peu à peu, il va s’incruster dans sa vie pour parvenir à ses fins. Il pourra commencer à la casser tranquillement chez elle, dans la sécurité de son coffre-fort personnel, où il brisera d’abord son petit cul en deux, et ensuite son cerveau en mille morceaux. Comme du poison dans la tête. 

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Magne hocha la tête sans répondre, puis il referma la porte doucement derrière lui. Il resta un instant immobile, les yeux fixés sur le vide du couloir.

Les mots de son fils ricochaient sans fin dans son esprit.

Papa, c’est mal de vouloir que quelqu’un disparaisse… pour toujours ? 

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Oscar entra en classe et se dirigea vers le fond. Il se planta devant Abdou et Yassine, puis il posa les poings sur leur table commune. Le gauche était marbré de rouge. Sang et feutre mélangés.

— C’est quand vous voulez, vous deux…

Les deux garçons inclinèrent le front et ils se perdirent dans la contemplation de la couverture de leurs cahiers de classe fermés. Oscar n’insista pas et se dirigea en silence vers sa place. 

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— Eh, t’as vu, Jenny ? Il est pas mal, celui-là, hein ?

Jennifer, une jolie fille de onze ans, dont la poitrine avait déjà poussé bien plus précisément que celles de ses camarades de classe, glissa un regard curieux au garçon blond et émit un sourire empli de dédain.

— Tu plaisantes ? Pas assez vieux pour moi… 

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Quand Ophélie revint vêtue d'une robe simple imprimée, d'un gilet informe et de chaussons de laine, Ludo ricana.

- On dirait ma grand-mère...

La jeune femme lui renvoya un sourire lumineux.

- Ton grand-père aura eu plus de veine que toi.

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[Il] garda le silence et s'éloigna. A question à la con, aucune réponse n'est requise.

(p. 286)

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Il l'a joué rien que pour elle. Un long solo à faire pleurer dans les chaumières. Aucune n'y a jamais résisté jusque-là. Un truc à se flinguer quand on est franchement dépressif. Il en est sûr, à présent, Elodie est tombée sous le charme. La guitare est un instrument formidable. Elle lui permet de parler sans prononcer un seul mot.

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