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Bienheureux es-tu, lecteur, si tu n'es point de ce sexe, qu'on interdit de tous les biens, l'interdisant de la liberté ; ajoutons, qu'on interdit encore à peu près de toutes les vertus, lui soustrayant les charges, les offices et les fonctions publiques : en un mot, lui retranchant le pouvoir, en la modération duquel la plupart des vertus se forment, afin de lui constituer pour seule félicité, pour vertus souveraines et seules, l'ignorance, la servitude et la faculté de faire le sot.
Afficher en entierRemarquons en ce discours, que non seulement le vulgaire des lettrés bronche à ce pas, contre le sexe féminin, mais que parmi ceux mêmes vivants et morts, qui ont acquis quelque nom aux lettres en notre siècle, je dis, voire parfois sous des robes sérieuses, on en a connu qui méprisaient absolument les œuvres des femmes, sans se daigner amuser à les lire pour savoir de quelle étoffe elles sont, et sans se vouloir premièrement informé, s'ils en pourraient faire eux-mêmes qui méritassent que toute sorte de femmes les lussent.
Afficher en entierAjoutons que celui qui défend un puissant et riche en mauvaise cause, non seulement ne défendra pas un faible et pauvre en la bonne, mais il donne à croire à ce riche et puissant, qu'il l'abandonnera lui-même de pur mépris et sans aucun intérêt, s'il devient pauvre et faible.
Afficher en entierAu surplus, l'animal humain n'est homme ni femme, à le bien prendre, les sexe étant faits non simplement, ni pour constituer une différence d'espèces, mais pour la seule propagation. L'unique forme et différence de cet animal ne consiste qu'en l'âme humaine.
Afficher en entierLa plupart de ceux qui prennent la cause des femmes, contre cette orgueilleuse préférence que les hommes s'attribuent, leur rendent le change entier, renvoyant la préférence vers elles. Moi qui fuis toutes les extrémités, je me contente de les égaler aux hommes, la Nature s'opposant pour ce regard autant à la supériorité qu'à l'infériorité.
Afficher en entierIl n'est pas nécessaire d'exprimer ici, que ce que la raison nous enjoint de pratiquer nous-mêmes, elle nous enjoint aussi à le faire pratiquer à nos amis et au prochain, si nous pouvons, car on sait assez que les lois civiles et philosophiques nous tiennent coupables du mal que nous n'empêchons ou ne corrigeons pas de tout notre pouvoir, et coupables nous tiennent encore ces dernières, du bien que nous ne faisons pas faire, s'il est en notre puissance.
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