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Extrait ajouté par Folize 2017-01-15T15:27:15+01:00

Il faisait froid et je remontai le col de mon pull en prenant le chemin de la plage. J’allumai une cigarette, plus pour me réchauffer les doigts que pour m’intoxiquer. Bien que ce fut exactement ce que je fis, quand même. J’allais devoir me passer de cette merde si je voulais vivre après mes quarante ans. Parce qu’au rythme où je descendais mes paquets de Marlboro, j’allais finir chez un oncologue avant que je n’ai eu le temps de le dire. Si je n’étais mort avant, bien sûr, transformé en bloc de glace.

Putain, mais qu’est- ce que je foutais dehors avec un temps pareil ? J’aurais dû être au chaud, sous une couette épaisse…

- Je t’entends râler de là, mon cœur, me lança Solal.

Il avait dû sentir l’odeur de ma clope, plutôt. Ou entendre mes marmonnements, effectivement, même si je ne lui accorderais pas cette petite victoire. Il en avait bien trop gagné, déjà.

- Il n’y a que toi pour dormir à la belle étoile, un mois de décembre.

- Il y a toi aussi, apparemment, sourit-il en se redressant. Et puis demain c’est Noël et j’aime bien l’atmosphère de cette période de l’année.

- Ouais, fis-je, sceptique.

Je m’assis derrière lui avant de comprendre ce que je faisais réellement. Et puis merde, il était là. Et tant qu’il serait là, il était à moi.

Je retrouvais instinctivement les gestes d’autrefois. Mes jambes le long des siennes, les bras passés autour de son ventre, mon nez froid dans son cou. Son odeur que je reniflai comme un fichu chien, pour la reconnaitre n’importe où.

- Je me gèle, ronchonnai-je. Tu serais mieux dans mon lit, non ?

Il rit en se pelotonnant contre moi. Ça m’excita.

- Tu as toujours eu l’art d’amener les choses.

Je me serrais plus près de son corps et soupirai, posant mes lèvres sur sa jugulaire qui pulsait frénétiquement. Je la léchai, il frémit.

- Ça me fait du bien de te toucher, lui avouai-je dans un souffle. Ça fait trop longtemps.

Ému, il noua ses doigts aux miens, tournant son visage pour croiser mon regard. Je voulais l’accuser des pires maux de la terre et tout lui foutre sur le dos. Lui dire que c’était sa faute si le monde ne tournait plus rond. Qu’il fallait si attendre quand on quittait l’autre moitié de soi-même. Ça foutait en rogne le karma, Dieu ou le destin. Peu importait qui d’ailleurs. Moi, ça m’avait rendu furax, c’était bien assez.

Mais je m’entendis lui dire quelque chose de complètement différent.

- Tu sais… je n’ai pas cessé de t’aimer en dix ans, Solal.

Il y eu un instant de flottement, à peine dérangé par l’eau qui se fracassait sur le sable.

- Moi non plus, murmura-t-il contre mes lèvres.

- Alors pourquoi tu m’as fait ça ?

Il essaya de bouger pour se tourner vers moi, mais je le maintins dans la position dans laquelle il se trouvait. Son dos blotti contre mon torse, dans la chaleur de mon corps. Dans la brulure de ce désir qui me vrillait soudainement les reins. J’avais besoin de lui, de le sentir. Envie de me lancer à l’assaut d’un plaisir dont il m’avait si longtemps privé.

J’empoignai ses hanches et vint nicher ses fesses plus étroitement contre mon bas ventre qui se raidissait. Je le tins comme ça un moment, écoutant le bruit de sa respiration devenue sifflante, laissant ses formes se mouvoir contre les miennes, frottant doucement, bougeant imperceptiblement, jusqu’à trouver l’angle exact dans lequel nous nous perdrions.

J’attrapai le devant de son pantalon et attendit qu’il m’arrête. Qu’il s’éloigne. Mais il n’en fit rien. Alors j’abaissai sa fermeture Éclair lentement, nous laissant le temps à tous les deux de changer d’avis.

- Tu sais que tu n’aurais dû être qu’à moi, lui dis-je avec une pointe de rancune.

- Mon cœur…

J’attrapai son sexe presque violemment et Solal frémit. Je remontai une main sur sa gorge et l’obligeai à renverser sa tête sur mon épaule.

- Tu n’aurais dû connaitre que ma peau. Mon odeur. Mon corps sur toi.

- Oui…

Je le branlai durement.

Je fis glisser ma main sèchement de haut en bas, et plus vivement de bas en haut, serrant son gland jusqu’à le faire gémir, entre douleur et plaisir. Ainsi, il était sublime. Il m’avait manqué à en crever. Et chacun de ses soupirs était comme un grain de sable dans la coupe du temps.

- Je devrais te faire payer chaque minute de ces dix ans où j’ai pensé à toi.

Je mordis sa mâchoire, le masturbant frénétiquement, l’amenant vers la jouissance et m’y engouffrant en même temps. J’avais tellement rêvé de ça. J’avais tellement espéré avoir la chance de recommencer. Pourtant il était hors de question que je plie de nouveau devant lui. Je voulais que Solal rampe. Qu’il pleure et qu’il désespère.

Alors je le laissai danser quelques instant de plus sur la vague avant de l’éjecter de cet océan orgasmique dans lequel il allait se perdre.

- Tu m’as quitté, l’accusai je en arrêtant tout mouvement sur son sexe.

Il cria, frustré et manqua s’écrouler quand je me relevai d’un coup.

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Extrait ajouté par Camads 2021-11-27T09:13:00+01:00

"Être amoureux de lui, c’était une constance de mon âme"

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Extrait ajouté par Camads 2021-11-27T09:12:43+01:00

"Et maintenant nous étions là, chacun sur une rive, un mur entre nous. Nos larmes aux yeux et ces chemins qui nous éloignaient l’un de l’autre."

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Extrait ajouté par ilovelire 2018-05-24T17:28:23+02:00

« Mais quand j’ai vu Eli pour la première fois, j’ai su que je n’aurais jamais assez de quelques semaines et d’un seul cahier pour décrire tout ce que son visage m’inspirait. Je suis donc resté derrière, quand il a été l’heure pour ma famille de mettre les voiles. Pour la première fois de ma vie, j’aspirai à un peu de stabilité. Une envie que m’avaient soufflée ses yeux au brun envoutant.

Au départ, je passais mes soirées à deux chambres de la sienne, à l’internat. Quelques semaines plus tard, je me faufilais dans son lit, faisant hurler son colocataire. Eli, lui, souriait en blottissant son visage dans mon cou. Il me serrait contre lui et me chuchotait des obscénités à l’oreille.

À cette époque, il était très dur de nous séparer. Nous passions nos week-ends chez lui, au grand dam de son père, qui ne m’appréciait que très moyennement. Il commença à me détester franchement, le jour où nous prîmes un studio ensemble, quand nous commençâmes l’université. Notre entrée dans le monde étudiant et dans celui, par extension, des adultes signa notre perte.

Le début de notre fin. »

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Extrait ajouté par Northstar 2015-08-14T15:28:55+02:00

Elijah:

« Je lui offris un sourire salaud. Il marchait très bien sur les autres. Depuis des années que je m’y entrainais, j’étais ravi de voir son petit effet sur Solal quand il cligna des yeux et qu’il chercha derrière ce regard quelqu’un qui était mort à la minute où il était parti sans se retourner. Quelqu’un qu’il était en train de ressusciter sans mon avis.

J’étais tellement faible de lui. »

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Extrait ajouté par Northstar 2015-08-14T15:15:07+02:00

Solal:

« s’il était de mauvaise humeur c’était une bonne chose. Ça voulait seulement dire qu’il n’avait pas tourné la page. Qu’il pensait encore à moi et qu’il avait eu mal de mon absence. Comme moi de la sienne. J’avais souffert, oui. Mais quelque part, j’espérai qu’un jour on nous offrirait une seconde chance. Et peut-être était-elle arrivée, cette nouvelle opportunité ? Peut-être que ça valait encore le coup, après tout ce temps ?

Juste un dernier combat avant la reddition. Ou la victoire. »

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