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On s'imagine que la pauvreté n'est que souffrance et privations. Or, la belle surprise est que le dénuement libère de nombreux désirs vains et inutiles. Dans sa famille pleine de bienveillance, la pauvreté n'était pas pesante. La frugalité sera une des règles de l'école philosophique du Jardin.
Afficher en entierAu XVII siècle, on passa frileusement du géocentrisme à l'héliocentrisme où le soleil devient le centre du monde et Pascal écrivit : "Les espaces infinis m'effraient." Mais dans cette perspective épicurienne, la pensée de l'infini n'est pas angoissante, elle nous rend modestes, nous libère de nos misérables passions, de notre attention aux détails prosaïques, aux soucis dont nous amplifions l'importance. En outre, penser que des atomes éternels se sont rencontrés et ont créé notre monde, notre terre, notre vie, invité à gouter à chaque instant de cette chance inouïe qu'est la vie.
Afficher en entierRechercher la gloire, c'est vouloir exister aux yeux des autres, c'est rechercher désespérément l'approbation, l'admiration dans leurs yeux. Faut-il alors dépendre ainsi de l'opinion des autres? N'est-ce pas la preuve de la sournoise crainte de la mort? Épicure critiquera cette éducation excitant la funeste rivalité qui sépare et divise les humains, prompte à former des guerriers avides de gloire, oubliant d'éduquer des hommes capables de vivre une vie digne et heureuse.
Afficher en entierLa philosophie d'alors avait atteint des sommets d'abstraction, inventant les Idées, le monde intelligible, les concepts, l'acte pur de la pensée. Ces idées avaient élevé les âmes vers les cimes, tournant les esprits vers une divinité abstraite, vers l'éternité.
Mais maintenant, la liberté civile était perdue, la démocratie avait disparu, la cité idéale de Platon res tait un doux rêve. L'idéal philosophique s'élançant vers la pure pensée semblait si irréel. Les philosophies ne savaient pas remédier aux malheurs des hommes.
Ne fallait-il pas redescendre sur terre et baisser les yeux sur les créatures qui souffraient? Ne fallait-il pas une philosophie qui vienne apaiser les âmes éplorées, qui puisse atténuer au moins les souffrances, au lieu de se lancer dans de grands débats métaphysiques et des querelles sans fin sur le principe premier, l'âme et sur la nature des dieux?
<< Vaine serait la parole du philosophe si elle n'arri vait pas à guérir le mal de l'âme »> écrira Porphyre de Tyr. C'est exactement la mission d'Épicure: faire cesser les douleurs des hommes, avec douceur et délicatesse. « Le charme de cette doctrine égalait la douceur des sirènes »>, écrit Diogène Laërce.
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