Commentaire de amghost

Je continue ma découverte de la littérature roumaine avec la lecture d’Europolis d’Eugeniu Botez, sous son nom de plume Jean Bart, un roman traduit par Gabrielle Danoux. Ça a piqué ma curiosité, car je connais surtout le nom de Jean Bart comme l’emblème de la ville de Dunkerque, étant moi-même originaire de Grande-Synthe.

L’auteur nous raconte, à travers l’histoire d’un retour aux bercails tragique, la vie colorée et pittoresque d’un petit port roumain et cosmopolite au zénith de sa gloire, qui porte le nom de Sulina et qui était située sur les bords de la Mer Noire, à l’embouchure du Danube.

Le roman débute lorsque Stamati Marulis reçoit une lettre de son grand frère Nicola, où Nicola annonce son retour d’Amérique : Une lettre qui réveillera la torpeur de cette petite ville côtière.

La nouvelle se propage comme une trainée de poudre et tous les habitants attendent fiévreusement le retour de cet enfant du pays qui est parti s’enrichir dans ces contrées lointaines.

Il revient avec sa fille Évantia, une magnifique métisse qui séduit autant par sa jeunesse et son innocence les hommes, qu’elle rend les femmes jalouses.

Les ambitions et les attentes créées vis-à-vis de Nicola, par rapport à un rêve d’Amérique utopique ne seront qu’illusions déçues et conduiront à une série d’évènements malheureux pour lui et aussi pour sa fille.

Je dirais qu’il s’agit d’une tragédie classique, dont les ressorts sont connus et qui fonctionnent comme tels (l’histoire en elle-même n’est pas originale pour moi, tout en sachant que ce n’est pas le genre de roman que j’affectionne en général donc cela reste mon avis personnel), mais une tragédie agrémentée de belles descriptions lyriques et imagées qui magnifient ce port du bout de l’Europe, une tragédie peuplée de personnages hauts en couleurs, décrits par l’auteur avec minutie, des personnages qui donnent de l’épaisseur au récit et participent à retranscrire l’atmosphère de cette région du monde que j’aimerais bien finalement découvrir pour de vrai.