Extraits

Quoiqu’il me dise, il est impensable qu’il ne revienne pas, qu’il ne me revienne pas. Je percute que depuis tout ce temps, c’est lui et lui seul qui me manquait. Il est mon oxygène.

Cet électron libre de Française, belle à en crever, avec ses longs cheveux chatoyants et ses yeux improbables, m’a redonné espoir. En travaillant avec elle, je suis tombé raide dingue amoureux.

Je ne perds pas espoir. Un jour prochain, je serai la nana qui saura le rendre heureux. Je m’y emploie. J’y travaille.

Je me consacre au quotidien à cet objectif.

Pour la première fois de ma vie, je vais mentir à ma tante adorée. Alors qu’elle souhaite que je revienne auprès de

Mary pour des raisons nobles, il faut que je trouve un moyen de rentrer en France sans perdre la face et en finir une bonne fois pour toutes avec cette putain d’histoire qui me bouffe. Et vivre, enfin. J’ai bien le droit au bonheur aussi.

[...] je vois ma supérieure qui me regarde comme un diabétique devant une religieuse. Ses yeux lubriques me détaillent de la tête aux pieds.

— Je vais te donner ce dont tu as besoin pour ne pas me mettre mon boss à dos et parce qu’il me l’a demandé, mais il y a deux solutions pour toi. Soit tu me rends des petits services d’ordre... intime et je mettrai toutes mes ressources à ta disposition, soit tu ne coopères pas et là...

— Oui ?

Il faut que je me contrôle pour ne pas avoir un mouvement de recul lorsque ses yeux se plissent. Son visage devient menaçant... Je ne sais pas si je ne devrais pas chercher tout de suite de son côté pour notre enquête tant cette femme est immorale.

— Et là... je ferai de ta vie un enfer. Ton passage dans cette boîte sera expéditif et sans résultat.

Le seul baroud d’honneur que je peux encore maitriser est de ne pas la toucher, elle. Je serre mes poings sur les accoudoirs du fauteuil et je maintiens une distance illusoire entre nous. L’orgasme me submerge. J’ai mal. J’ai encore plus mal qu’avant.

Mal physiquement mais surtout psychologiquement. Je me sens sale.

Notre premier échange n’est pas ce à quoi je m’attendais, mais c’est quand même le premier pas vers ma vengeance, vers la solution qui va me permettre de remonter en selle.

Il n’a pas seulement pris mon sexe, il m’a ramenée à la vie.

Sa main manucurée s’avance vers la ceinture de mon jean et mon bouton est dégrafé en quelques secondes. Je dois lui reconnaître une certaine dextérité, mais je me fige. Ce n’est pas possible. Je pense à toutes les femmes qui subissent du harcèlement au quotidien. C’est un enfer. Pétrifié. Statufié. Déconnecté.