Extraits

Si je devais transmettre un seul conseil à la jeunesse qui lira ces lignes, ne doutez jamais de vous, croyez en vos rêves et vivez de passions !

À mon époque, l’un des tests pour intégrer le CPA 10 était un 50 m de nage, pieds et mains attachées, en tenue de combat. Autant vous dire que si vous n’avez jamais collé votre cul dans une piscine, c’est mort !

En une fraction de seconde, je reçois une bonne dose de terre en plein visage qui me fait immédiatement reculer d’environ un mètre et me mettre à genoux ! Je suis, l’espace d’un instant, sidéré par la situation, comme si je vivais tout cela au ralenti, un truc de dingue !

Finalement, et aussi extraordinaire que cela puisse paraître, ces hommes s’entraînent à être là au bon moment, pour secourir ceux qui étaient là au mauvais. Ce paradoxe s’imbrique dans un second : les forces spéciales et unités d’élite existent car des victimes existent ; ma vie, elle, continue aujourd’hui grâce à l’existence de telles forces.

Alors, je n’aurai que peu de mots pour conclure, puisque de toute façon je suis sûr que, eux, les auront. Peu de mots puisque derrière chaque cagoule, chaque opération, chaque entraînement se cache une motivation unique : faire régner la paix, par le verbe ou par l’épée.

À la sortie d’une expérience aussi traumatisante que celle que nous avons vécue au Bataclan, de nombreuses questions apparaissent et s’ajoutent à la ruine que représente mon existence. Celle-là fut sans doute la plus acide d’entre elles, creusant mon âme et déformant ma vie, je me pensais oublié. Pourtant, au-dehors, ce n’était pas une seule personne qui s’activait, mais toute la force d’un pays pour ne rien céder à la terreur.