Commentaires

Pour une première, l'auteure s'est bien débrouillée. L'histoire est complexe et assez intéressante. Le sujet sur le conflit est bien mené. On a ce mélange dans l'écriture entre poésie, destinée et réalité. Personnellement, le lyrisme de ce roman ne m'a pas trop plu mais la plume est maîtrisée. J'ai bien aimé le personnage d'Asim, un peu moins celle de Bérénice qui me semblait un peu irréelle.

Le cœur arraché au corps, les cris qui résonnent dans le silence abyssal des bombes, des destins qui se croisent, des noms fantomatiques qui s’enflamment. La fureur de vivre de résister, les balles qui n’ont rien à foutre des vies, la rage bouillonnante, les regards perdus, les pas hantant la poussière mortifère. Des ralliements soufflant l’espoir, les fugues salvatrices, le déchirement de la terre, l’abandon de l’identité. Les yeux emplis d’un passé lumineux, tournés vers le futur aveugle.

Écriture tranchante, poésie envoûtante, mots éprouvants, images éternelles de la folie humaine, de la déshumanisation.

Plume lumineuse, ensorcelante, fendant l’obscurité, l’obscurantisme.

Un premier roman magistral d’une puissance titanesque, Julie Ruocco nous plonge au cœur de deux vies qui se percutent dans la noirceur la plus totale. Deux âmes qui s’apprivoisent, pansent les blessures sanguinolentes. Deux âmes éternellement liés à l’histoire tragique d’une pays décousu, violé. Deux âmes puisant leur force au cœur de l’horreur. Roman intransigeant, portant la parole des oubliées, des nantis, hurlant leurs maux, mots, au milieu du chaos, de la désolation.

Ce roman a su m’emprisonner, me porter, me faire souffrir. L’histoire de la Syrie n’a rien de passionnant pour celui qui n’y s’intéresse pas. Berceau culturel, berceau d’un passé riche évanouit à coup de mortiers, La Syrie n’est plus que rien.

Un roman coup de cœur, coup de poing. Je vous conseille également de lire 19 FEMMES de Samar Yazbek.

Pour un premier roman l'histoire est très prenante est on s'attache facilement au personnage d'Asim.

Un livre tellement poignant sur la guerre, l'espoir, les rencontres... bouleversant

Un premier roman salué par la critique et primé. Il le mérite amplement, même si je n'ai pas été entièrement conquise.

La Syrie, une femme et un homme : deux destins, deux témoins, deux consciences, deux passeurs de mémoire, avec la guerre en toile de fond, sa barbarie et ses traumatismes indélébiles. Voilà le ferment de ce récit à la fois saisissant et éparpillé, dont la lecture éprouvante m'a poussée à rester à une certaine distance.

Une écriture oscillant entre poésie et réalisme, extrêmement incarnée également. Une auteure à suivre, assurément.

J'ai lu ce livre pour un cours sur la littérature de guerre. Je n'ai pas trop accroché à l'écriture, un peu trop soutenue pour être réaliste, en particulier dans les dialogues, j'avais aussi la bizarre impression que l'auteure voulait asséner des vérités à chaque phrase.

J'ai été intriguée par le début, la découverte des personnages, mais je me suis plutôt ennuyée par la suite parce que les relations entre eux n'étaient pas assez développées, comme données pour acquises. J'ai cependant été intéressée par le traitement du conflit syrien, j'ai appris plusieurs choses là-dessus. Le point de vue des rebelles syriennes était intéressant, et le travail de documentation sur les crimes perpétrés, effectué par les personnages eux-mêmes, était un aspect très fort du roman. Les symbolismes avec l'archéologie et la mythologie ancienne étaient intéressants en soi mais pas assez développés, on suit davantage les personnages dans la suite des évènements que par rapport à une évolution intérieure.

En bref c'est un roman qui traite des thématiques très intéressantes mais dont les personnages et l'écriture ne sont pas assez aboutis selon moi.

La Syrie racontée comme jamais ! patchwork, pointillisme faisant doucement apparaitre l'image complète.

Mais que c'est dur, noir, triste !

Comment reprendre confiance en l'homme ?

Pourquoi tant de haine et surtout de férocité quasi animale ?

Le style est parfois trainant puis captivant, s'enlise parfois dans de longues réflexions philosophico-politico-sociales.

J'ai bcp aimé le coeur du livre, un peu moins le début et la toute fin.