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Liste des extraits
FOCUS
Joshua Norton : il se prenait pour un empereur !
utoproclamé Norton Ier en 1859, cet immigré londonien défraya la chronique de San Francisco durant vingt et un ans.
Afficher en entierFOCUS
La chevauchée du Pony Express
Relier l’est à l’ouest du pays en dix jours ? C’est le pari fou des cavaliers postaux lancés dans les plaines.
Afficher en entierL’EXPLOIT
Le "cheval de fer" à l’assaut des prairies
En 1863 démarre la construction d’une voie ferroviaire transcontinentale, reliant la côte Pacifique à celle de l’Atlantique. Six ans de travaux titanesques…
Afficher en entierCHRONOLOGIE (1803-1890)
Il était là !
Notre cow-boy a été le témoin des événements marquants de la conquête de l’Ouest.
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Lucky Luke, notre éclaireur
Que Lucky Luke débarque à Paris à l’occasion de son quatre-vingtième album ne pouvait nous faire plus plaisir. Traverser l’Atlantique, protéger le sculpteur Auguste Bartholdi, rencontrer de vrais personnages, Victor Hugo, Claude Monet, mais aussi Verlaine et Rimbaud, sosie de Billy the Kid, quel bonheur ! On verra aussi notre héros sillonner la Normandie, transiter par la gare Saint-Lazare, admirer l’Arc de triomphe, enfin s’étonner de nos baignoires (!) et des rues pavées sur lesquelles Jolly Jumper se coince les sabots. Et tout ça pour sauver des mains d’un entrepreneur, Abraham Locker, le symbole de la liberté et de la concorde entre les peuples : une statue géante qui illuminera de son flambeau la baie de New York. Il fallait donc au moins un cow-boy de la trempe de Lucky Luke pour contrecarrer les projets de ce malfaisant préférant voir s’ériger sur l’îlot de Manhattan… un pénitencier de haute sécurité. Une mission évidemment menée à bon port…
Si, de 1930 jusqu’à l’orée des années 1970, les films d’Hollywood ont édulcoré la réalité implacable du Far West (voir nos sujets sur les chercheurs d’or, p. 38, ou les Dalton, p. 72), ils auront fasciné des créateurs comme Morris qui, avec jubilation, à partir d’une base plus ou moins documentée, poussèrent le mythe jusqu’à la parodie. A son tour, cet album, Un Cow-Boy à Paris, signé Achdé et Jul, offre ce dosage épatant entre véracité historique et romanesque débridé. Il pourrait d’ailleurs faire pendant à un précédent opus, Le Pied-Tendre, scénario de Goscinny, publié il y a juste cinquante ans… Rappelez-vous : cet aristocrate anglais, Waldo Badmington, chapeau claque et costume canari, descendu en plein Far West pour recevoir son héritage. Boxeur stylé, cavalier émérite, doué d’un flegme à toute épreuve, le dandy montrera vite l’étendue de ses talents, bien décidé à garder ses terres américaines. Mieux ! Assisté par Lucky Luke, il amadoue les tribus, se joue des juges véreux, puis improvise dans son ranch une réplique de son manoir médiéval – portraits d’ancêtres, candélabres, argenterie. Un télescopage désopilant ! Après cette vieille Europe remise en scène au coeur des Grandes Plaines, voici donc, aujourd’hui, notre cow-boy dans le Paris d’Haussmann, entre danseuses de cabaret et fiacres vernissés, bodyguard de la grande dame de fer. Pour aboutir, au fond, à la même morale : si l’anglais Badmington finit par se convertir aux usages de son nouveau pays, coiffé d’un Stetson, armé d’un Colt à six coups, notre garçon, lui, devenu amateur de grenouilles et d’escargots, récitera des vers de Victor Hugo. La fiction a rejoint l’Histoire, et le Vieux et le Nouveau Monde s’éclairent. Tant mieux !
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