Extraits

Slalom, p. 197

« — On ne peut pas le laisser faire, dis-je. Nous nous sommes tellement battus pour changer les choses !

"Baaba" me regarde en secouant la tête.

— Les gens comme nous obtiennent rarement ce qu'ils veulent. Il est temps que tu l'acceptes. »

Slalom, p. 139

« Tu crois qu'on a le choix ? C'est le seul travail possible pour les gens comme nous. »

Slalom, p. 78

« Au cours des mois qui ont suivi, Mira Di a commencé à me raconter. La troupe qui la trimballait de ville en ville. Les cours de chant et de danse. Les hommes qu'on envoyait dans sa chambre — des clients.

— Je détestais ça, et je suppliais ces hommes de me laisser tranquille. Je disais que je voulais juste chanter et danser. J'essayais de m'enfuir. Et puis j'ai cessé de résister, et c'est devenu ma principale activité. On nous vendait tout le temps, on passait d'une troupe à l'autre, nuit après nuit. Pire que du bétail.

En l'entendant ce jour-là, j'avais résolu de ne jamais laisser "baaba" me faire subir le même sort. J'ignorais comment j'allais y échapper, mais je préférais disparaître plutôt que d'être vendue à l'une de ces troupes. »

Slalom, p. 62

« Tandis qu'elle s'éloigne, son langage corporel change? Elle se raidit et rentre les épaules. Égoïstement, je prends conscience que ce n'est pas seulement pour elle que je fais tout ça. Je veux être quelqu'un. Je veux me battre et m'envoler. Je veux gagner. Comme Rini Di, je veux avoir le courage d'exiger une vie sans peur. »

Slalom, p. 52

« — Les filles nats sont vouées à la prostitution, c'est ce que réclament les dieux ! hurle-t-il. Leur colère est descendue sur notre famille à cause de ton orgueil. »

Slalom, p. 42

« Elle a parlé de liberté. Du fait que personne n'a de droit sur le corps d'une femme. Elle a déclaré que les femmes devaient être libres de sortir de jour et de nuit, de s'habiller comme elles le souhaitent, d'épouser qui elles veulent, de suivre les études qui leur chantent et de gagner leur vie comme elles l'entendent. Que les femmes n'appartiennent à personne. Qu'elles ont le droit de vivre sans avoir peur. »