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114 fragments plus ou moins longs qui traitent autant de poésie, de philosophie, de physique que d’histoire. Friedrich Schlegel publie les « Grains de pollen » dans la revue Athenäum qu’il dirige avec son frère August. Ces fragments sont une espèce de manifeste du premier romantisme allemand qui, parti de la philosophie critique de Kant, rompt avec toute pensée systématique pour privilégier l’énergie spirituelle elle-même, dans son devenir et ses combinaisons les plus surprenantes : « L’esprit, écrit Novalis, n’apparaît jamais que vous une forme étrangère et aérienne. » Lire les « Grains de pollen », c’est faire l’expérience d’un gai savoir romantique au-delà de tous les dogmatismes.
Afficher en entierÉcrire et traduire sont liés intimement, et pas d’aujourd’hui. Toujours une petite fibre qui s’éveille, quand on voit Dostoievski s’atteler à Balzac et Dickens, comme chez nous Baudelaire rongeant Poe sans savoir l’anglais.
Vieille terreur de Babel sur l’éclatement des langues, et la dette qu’on a aux passeurs.
Et même ici les langues ne sont pas égales : l’Angleterre et l’Allemagne, qui ont fixé plus tardivement que nous la forme moderne de leur langue, traduisent une fois pour toute (Schiller pour Shakespeare), tandis que la langue française semble avoir à constamment retraduire, cela vaut pour la Bible aussi bien que pour Hölderlin, ou Freud, ou Kafka.
Ce chantier est indissociable de l’écriture, il traverse donc naturellement notre expérience commençante, à publie.net. On est dans un monde assez tristement normalisé : quand j’ai commencé à publier, dans les années 80, on s’échangeait les droits de traduction d’éditeur à éditeur, Verdier avec Manholt Verlag à Brême, ou bien qu’importe si l’ami Wouter van Oorschot, à Amsterdam, n’offrait qu’une somme symbolique, s’il y avait l’amitié (et les verres, et le piano) en sus ? Maintenant, on s’échange à Francfort pour des sommes folles les droits de parution en 50 langues, et vous trouvez la même poignée de livres partout, et plus rien des autres. Où l’édition traditionnelle a renoncé, à nous de réinventer. Des étudiants traduisent des textes contemporains difficiles : accueillons-les, des auteurs amis se refont la langue sur un texte exigeant, mettons en circulation – l’intendance suivra (elle suit).
Voici donc les Grains de pollen, de Novalis, traduction nouvelle, de même que nous avons ouvert un chantier Lovecraft, et que depuis le tout début de notre expérience Michel Volkovitch nous fait l’honneur de diffuser ses traductions d’auteurs Grecs contemporains (et quelles leçons ils donnent) qui seraient sinon inaccessibles.
FB
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