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Votre petit frère commence sa vie (pensez-vous) à l'intérieur des solides portes de votre imagination. Il est ce que vous croyez qu'il est ; il est tout ce que vous n'êtes pas ; et il est, bien que vous ne le lui disiez jamais, bien meilleur, bien plus beau et bien plus précieux que vous. Cela parce que vous êtes déjà là et que, lui, il vient d'arriver. Vous êtes déjà usé et il vient de naître. Vous êtes sale et il est propre. Vous voulez la lune pour votre frère ; vous oubliez que vous l'aviez voulue autrefois pour vous-même. Votre vie peut désormais être réécrite à neuf sur son ardoise vierge à lui ; quel fardeau pour votre petit frère !
Afficher en entierIl est étonnant de contempler - de supporter - une beauté à laquelle vous êtes lié inexorablement et pour l’éternité, et qui jamais, jamais ne vous appartiendra, jamais ne se soumettra à vous. Il est bouleversant d’être confronté à la vulnérabilité qui fait céder la pierre et l’acier.
Afficher en entierÊtre témoin du bonheur de quelqu’un que vous aimez c’est recevoir un grand cadeau : vous devenez l’invité privilégié d’une rare cérémonie (...). Le bonheur de quelqu’un que vous aimez prouve que la vie possible.
Afficher en entier...il rêve de Jimmy et en vient, presque, à préférer le rêve parce que les rêves paraissent sans danger : les rêves ne blessent pas. Les rêves n'aiment pas non plus, et c'est ainsi que nous sombrons. Arthur doit atteindre l'endroit d'où il pourra dire à Paul, son père, et à Hall, son frère, au monde entier et à son Créateur : Prends-moi tel que je suis !
Afficher en entierArthur est stupéfait par son bonheur. C'est comme si quelqu'un lui avait donné par erreur un portefeuille contenant une fortune, pensant lui rendre un service, persuadé de le lui avoir vu perdre. Le portefeuille ne lui appartient pas : mais il est entre ses mains, à présent, et l'amical inconnu a disparu au coin de la rue glaciale. Il n'y a plus personne à qui il puisse exposer son dilemme, personne à qui il puisse exposer son dilemme, personne à qui il puisse donner ce portefeuille : en fait, il ne peut guère demeurer plus longtemps ici, comme un imbécile, le portefeuille à la main. Il risque de devenir une occasion de péché pour les autres. Qu'il le mérite ou non, il est heureux et que faire de l'argent sinon le dépenser ?
Afficher en entierincipit :
Cette saloperie de sang jaillit d'abord à travers ses narines, puis fit vibrer les veines de son cou, explosa en torrent écarlate dans sa bouche, atteignit ses yeux, l'aveugla et le fit choir, choir, choir.
Afficher en entierIl y a là de quoi vraiment s'émerveiller : voici votre père, voici votre mère, voici votre frère et vous voici vous, assis sous l'arbre, en train d'ouvrir vos présents. La lumière est étrange, ou bien vous la trouvez étrange : c'est une lumière de cérémonie. Elle recèle une crainte inavouée, tandis que vous déballez votre cadeau. Ce cadeau vous dira si quelqu'un vous aime, si quelqu'un vous voit -spécialement votre père, votre mère, votre frère -et, si vous savez le déchiffrer, le cadeau vous dira ce qu'ils voient.
Afficher en entierEtre témoin du bonheur de quelqu'un que vous aimez c'est recevoir un grand cadeau : vous devenez l'invité privilégié d'une rare cérémonie. C'est la vérité : mon âme en est témoin. Après des jours ou des semaines de désespoir et d'inertie, vous retrouvez la force de sortir vous battre pour gagner l'argent du loyer ou pour aller rechercher votre montre au mont-de-piété. Le bonheur de quelqu'un que vous aimez prouve que la vie est possible.
Afficher en entierIl contemple Guy. L'angoisse se transmet, elle voyage bien, elle possède autant de langages que de véhicules : mais le désir est parmi les principaux et si le désir n'est pas un aveu, il ne peut être qu'une malédiction. Jamais, dans la vie d'Arthur, personne ne s'est autant abandonné dans ses bras, personne n'a voulu ni exigé ni donné autant. Il se sent transformé : en une nuit il a beaucoup vieilli.
Il contemple Guy et souhaite le protéger. Il ne trouve pas ce souhait ridicule : ou bien, s'il l'est, il s'en moque. Il sait que Guy aussi souhaite le protéger - il ne trouve pas cela ridicule non plus. Il devient réel pour lui, pour la première fois que c'est ce que les amants font l'un pour l'autre - en osant se mettre à nu, en se donnant réciproquement la force de n'avoir rien à cacher.
Personne ne peut accomplir cela seul.
Afficher en entierC'était dimanche soir. Il sortirait - elle espérait qu'il sortirait, qu'il ramasserait une bonne femme et qu'il ne reviendrait jamais. Mais il reviendrait. Soûl. Il s'affalerait dans son lit à elle, la suffoquant de son haleine, lui brûlant le visage de ses larmes. Elle subirait les caressez qu'elle redoutait et auxquelles elle avait fini par s'abandonner avec le sentiment d'être une chose qui se débattait au fond de la mer. Ses jours et ses nuits étaient drogués. De tout son cœur elle souhaitait s'enfuir - elle ne pouvait pas bouger
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