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Arborant son sourire habituel, Miach avait brandi le livre devant elle.
- Est-ce c'est pas cool? Les mots, les livres, la fiction, tout cela peut tuer.
Afficher en entierLa plupart des gens avaient pris l'habitude de regarder leurs pieds quand leur HeadPhone fonctionnait -probablement parce qu'autrement, ils seraient si absorbés par leurs conversations qu'ils finiraient par trébucher sur quelque chose. Ce système de communication était si courant aujourd'hui que plus personne ou presque n'y prêtait attention, mais si quelqu'un du passé avait fait un bond de cents ans jusqu'à notre époque, il aurait découvert une bande de types marchant la tête baissée en se marmonnant à eux-mêmes, et en aurait conclu à juste titre qu'on avait tous besoin de se faire soigner.
Afficher en entier- Un jour, ce seront nous qui serons étendus là, murmura le professeur.
Je levai les yeux, sans comprendre.
- Des supports morts. Les vestiges d'un âge révolu. (Il s'enfonça dans son siège.) Vous connaissez ces romans de science-fiction dans lesquels les humains réussissent à numériser la conscience et à se transférer dans un réseau informatique? Le jour où nous y parviendrons, nos corps ne seront plus pour nos âmes que des supports obsolètes. Je n'ai aucun mal à imaginer quelques corps sans âme couchés entre les piles de bandes magnétiques et de cartes mémoire de ce bureau, une fois que nous aurons fait évoluer nos consciences au point que la chair sera devenue superflue.
- Vraiment? Demandai-je. J'avais toujours cru que c'était l'inverse. Que l'âme n'était qu'une fonction du corps... un moyen de le maintenir en vie. Qu'une fois que nos corps trouveraient quelque chose de plus adapté pour se propager et réussiraient à troquer ces vielles âmes, alors ce serait nous qui deviendrions un support obsolète.
Ma remarque le prit de court. Le professeur afficha pendant quelques instants un air interdit. Il éclata alors de rire.
- Ma foi, c'est vrai! L'idée me semble très radicale au premier abord, mais au point de vue de l'évolution, je dirais qu'elle est plus correcte. Peut-être est-ce moi qui étais prisonnier d'une notion désuète de l'âme humaine comme chose unique et sacrée.
Afficher en entierC'est ça le progrès, ironisa la Miach Mihie qui vivait en moi. Plus un peuple était avancé, plus il se rapprochait de sa mort. </déception>
Afficher en entierLes humains étaient comme un compteur brisé dont l'aiguille allait et venait entre désir et volonté, toujours d'un extrême à l'autre, sans jamais s'attarder entre les deux. Il n'y avait pas de place pour la modération
Afficher en entier- Donc, quelque part, vos recherches ne sont pas juste liées à notre conscience, mais au tissu même de notre réalité...
Gabrielle Étaín haussa un sourcil et m'adressa un regard perplexe, comme si j'avais dit quelque chose d'étrange.
- Mais la réalité et la conscience sont une seule et même chose, inspectrice Kirie.
- Vraiment ?
- Oui. Après tout, c'est notre conscience qui fixe les limites de la réalité que nous pouvons accepter.
Afficher en entierContrairement aux gouvernements nationaux désormais obsolètes, les admédistrations constituaient des entités de petite taille, fonctionnant autour des principes de la médecine, de la prévenance et de la charité Par conséquent, si elles voyaient l'un de leurs voisins souffrir, elles n'avaient pas le droit de demeurer passives et de les abandonner à leurs dispositifs archaïques. Ainsi, même si le Niger restait officiellement une nation traditionnelle, leur litige avec les Touaregs découlait seulement d'une tentative malencontreuse d'obliger ces derniers à se connecter au serveur médical nigérien. « Pour garantir aux nomades un mode de vie plus sain », comme ils disaient.
Les Ket Tamasheq leur avaient évidemment répondu d'aller se faire foutre.
Afficher en entierTu sais qu'autrefois "intimité" et "vie privée" n'était pas des gros mots ?
Afficher en entierPlus l'objectif et strict et précis, plus les faibles auront de facilité à l'atteindre.
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