Extraits

Il nous semble que l’œuvre de J.K. Rowling n’est qu’une grande confrontation avec la question suivante : comment faire devant l’effroyable certitude de la mort ?

Quel est le critère de la vérité ? Qu’est-ce qui me permet de dire qu’une proposition est vraie ou qu’elle ne l’est pas ?

Ainsi, tant que la mort n’est pas venue clore un parcours, il est impossible de dire de quelqu’un qu’il est ceci ou cela, l’enfermant dans une essence, parce qu’à tout instant, il peut décider de changer intégralement - suprême pouvoir que lui donne sa liberté.

l’homme existe d’abord et se définit ensuite, tout au long de sa vie, comme il se choisira, à travers ses actions

En somme, Voldemort n’est pas l’homme qui accepterait l’éternel retour du même - test absolu, chez Nietzsche, pour mesurer au fond la bonne santé de notre volonté de puissance.

Le chapitre « King’s Cross » du dernier opus est une sorte de mise en image de cet immatérialisme berkeleyen selon lequel la matière, conçue comme cette dimension du réel qui est extérieure à l’esprit, ne serait ainsi qu’illusion.

Dans Harry Potter et les Reliques de la mort, Harry recueille auprès de Rogue, qui agonise, des souvenirs précieux. Cependant, l'extraction est différente cette fois et particulièrement intéressante en ceci qu'elle ne situe pas le lien de la mémoire dans le cerveau : les souvenirs de Rogue coulent par ses yeux, comme des larmes.