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Quelques personnes de la Cour ayant tenu des propos désobligeants sur la reine et sur son amant, Isabelle les fit emprisonner sur-le-champ. Pourtant, elle devait bientôt subir un blâme public.
À l'occasion des fêtes de l'Ascension, en effet, un moine Augustin nommé Jacques Legrand, prêchant devant elle, lui adressa des paroles d'une incroyable sévérité :
- Je voudrais, noble reine, ne rien dire qui ne vous fût agréable, mais votre salut m'est plus cher que vos bonnes grâces. Je dirai donc la vérité, quels que doivent être vos sentiments à mon égard. La déesse Vénus règne seule à votre Cour. L'ivresse et la débauche lui servent de cortège et font de la nuit le jour, au milieu des danses les plus dissolues. Ces maudites et infernales suivantes, qui assiègent sans cesse votre Cour, corrompent les moeurs et énervent les coeurs. Partout, noble reine, on parle de ces désordres et de beaucoup d'autres qui déshonorent votre Cour. Si vous ne voulez m'en croire, parcourez la ville sous le déguisement d'une pauvre femme, et vous entendrez ce que chacun dit.
Afficher en entierDès lors, leurs jours furent faits de désir et leurs nuits de caresses. Clovis, qui était un amant expert (ayant eu pour première femme une princesse nordique), avait fait découvrir à Clotilde un véritable paradis. Reconnaissante, elle voulut, en retour, lui en faire connaître un autre, et résolut de le convertir.
Car la jeune femme était chrétienne et souffrait de voir son cher Clovis adorer les dieux barbares.
Elle commença par lui démontrer la fausseté de sa religion en usant d'arguments que saint Rémi lui soufflait. Le roi, qui était fort épris, se laissa facilement convaincre et, sans doute, n'aurait-il pas hésité à recevoir le baptême si le fait d'abandonner les dieux de ses pères n'avait mis en péril son autorité. En effet, comme le dit Kurth : "Les Francs voyaient dans leurs rois les descendants de leurs dieux. Seuls les dieux et leurs enfants avaient le droit de commander aux peuples. Se faire chrétien, c'était renier ses ancêtres, c'était couper la chaîne de sa généalogie, c'était se priver de son titre à régner. Il fallait un courage très grands pour embrasser la foi du Christ ( KURTH, "Clovis", livre II)"
Afficher en entierPour conter l'histoire des femmes de Charlemagne, il faudrait un livre entier. Je vais tâcher de la résumer ici, en m'efforçant de montrer que chacune d'elles correspondit à un moment très précis de la vie de l'empereur.
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