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L'histoire m'a toujours fasciné, et continue encore. J'ai donc été plus que ravie de plonger dans ce roman historique, nous plaçant dans une France du XVe siècle. Je dois tout d'abord louer le travail de l'auteure pour nous présenter la vie méconnue des bourreaux, et l'ensemble des règles les entourant. Il va de soi que ce n'était pas de simples hommes, mais j'ignorais jusqu'à quel point ils étaient écartés du monde.
J'ai aimé toutes ces explications, de la dîme imposée pour obliger les artisans et producteurs à fournir de quoi vivre à la famille du bourreau, aux capes obligatoires pour les damnés, ceux côtoyant le bourreau. L'on ne se perd cependant pas dans les informations, tout cela est très justement dosé avec une plume allant à l'essentiel.
Amélia fait donc les frais de superstitions et de règles ayant toujours existé. Elle fait front contre la vie, extrêmement dure à l'époque, et est assez admirable pour cela. Mais pour ce qui est du reste... cela n'a pas fonctionné pour moi. Pourquoi ? Je n'ai pas su m'attacher aux personnages, et c'est une chose importante pour moi, pour aimer une histoire.
Les années passent dans la vie d'Amélia, et nous présentent tout ce que pouvait redouter un humain, à l'époque. La vie s'écoule en un fleuve loin d'être tranquille, et j'ai été étonnée par cet aspect, qui nous garde à une certaine distance des personnages. Tout du moins est-ce mon ressenti, mais voir passer les années aussi rapidement m'oblige, pour ma part, à prendre un grand recul.
C'est ce recul qui m'a empêché de m'accrocher aux personnages, de compatir pour leur vie et d'être révoltée avec eux. En vérité, j'ai eu l'impression de suivre un documentaire plus qu'une histoire avec de "vrais personnages" (je ne sais pas si vous suivez mon raisonnement, mais je me comprends). L'histoire est bien, et plaira sans doute à d'autres. Mais pour moi, c'est malheureusement une histoire dont je ne lirais pas la suite.
Afficher en entierTu es ce que tu fais de toi. Tout le reste n'est que le décor de ta vie. Qu'il te plaise ou non n'a pas d'importance.
Afficher en entierCôme s'appuyait sur le mur du porche, il accueillit Jehan contre lui. Mon fils, impressionné par ces hommes sérieux et vêtus de noirs, resta accroché à sa jambe. Rose me fit signe d'approcher. Après une révérence à ces gentilshommes, je m'installai sur le banc sans quitter des yeux ma belle-sœur qui hochait la tête en des mouvements qu'elle voulait rassurants.
Cela ne fit qu'ajouter à mon désarroi. Pourquoi nous attendaient-ils ? Que faisait Côme en retrait ? Il était pourtant le premier concerné par la reprise de la place du bourreau. Mon cœur s'emballait. Quand les hommes vinrent devant moi et que l'un d'eux parla, je sursautai violemment.
- Ma dame, acceptez les condoléances du bailli que je représente aujourd'hui. Comme vous le savez, la charge d'exécuteur de haute justice est la seule qui se transmette de père en fils. Nathaniel d'Aix, n'étant plus de ce monde, paix à son âme, votre mari a modifié le bénéficiaire de ses lettres de provision d'offices et a désigné Joseph-Jehan, votre premier-né pour lui succéder.
Un raclement de sabots sur les pavés me fit regarder Côme qui s'était redressé de son appui et se tenait maintenant auprès de sa tante, mon fils toujours à ses côtés. Tous les trois me fixaient avec angoisse. Je n'arrivais pas à ordonner mes pensées. Qu'avait dit cet homme ? Pourquoi avait-il prononcé le nom de mon petit ? Mon état d'incompréhension dut se lire sur mon visage, car le clerc de notaire jugea bon de préciser :
- Votre garçon est, bien sûr, trop jeune pour endosser ce rôle. Il lui faudra attendre d'avoir au moins vingt-cinq années pour cela, mais il devra, d'ores et déjà, assister au déroulement de toutes les sentences.....
Afficher en entierJ’ai participé à bien des horreurs dans ma vie, volontairement ou non…
Mais j’aurais fait pire pour ne pas devenir « la bourrelle. »
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