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Pétain rejoint Alger à la barbe des Boches

Le 11 novembre 1942, à 16 heures GMT, une dépêche classée urgent tomba sur les téléscripteurs de l'agence Reuters : « Le maréchal Pétain est arrivé à Alger à midi à bord d'un avion militaire. Il a aussitôt gagné la résidence du gouverneur général et a publié le communiqué suivant : “Les Allemands ayant rompu unilatéralement la convention d'armistice en franchissant la ligne de démarcation, j'ai en conséquence décidé de gagner l'Empire et de me mettre sous la protection de notre ami américain. C'est le cœur lourd que je me résous à quitter la métropole où tant de Français et de Françaises connaissent la servitude et l'humiliation. Mais je ne peux cautionner plus longtemps une situation intolérable. J'ai adressé au chancelier du Reich une vive protestation pour dénoncer sa conduite déloyale. Quant à moi, c'est avec la conscience de rester fidèle à ma parole de soldat que j'entreprends la nouvelle mission qui s'offre à moi pour continuer d'assurer l'honneur de notre pays. J'ai donné l'ordre à notre flotte de Toulon de gagner Alger au plus vite et de venir servir sous le drapeau de nos amis américains qui déjà, dans le passé, nous ont apporté le soutien décisif de leurs armes. Je demande à tous les hommes valides, en âge de se battre, de venir me rejoindre et de servir de tout leur cœur notre frère d'Amérique. Je m'adresserai bientôt à vous pour continuer à vous éclairer sur votre devoir.” »

À Carlton Gardens, au quartier général de la France libre, c'est un jeune lieutenant en faction qui recueillit la dépêche crachée par le téléscripteur. Stanislas de Pontchartrain, qu'on appelait le neveu de Kessel en raison des liens étroits qu'il entretenait avec l'écrivain, était un beau garçon brun, enthousiaste, connu pour son idolâtrie envers le Général qui suscitait les plaisanteries ; une idolâtrie frisant le fétichisme. On le soupçonnait de collectionner de manière maniaque les objets touchés par son idole, vieux crayons, mots griffonnés, et même la gomme du Général mystérieusement disparue, larcin pour lequel celui-ci avait fait preuve pour une fois d'une bonhomme indulgence. Lui qui ne pardonnait rien, il lui arrivait de se montrer miséricordieux envers le zèle intempestif provoqué par l'admiration qu'on lui portait.

Arrivé à Londres depuis deux mois, une sérieuse blessure à la cuisse causée par une balle explosive reçue dans les Ardennes, dès le début de la guerre, empêchait d'employer dans le service actif ce jeune homme si bien disposé au bonheur. Il attendait l'arrivée de sa fiancée, une jolie actrice américaine, dont il était éperdument amoureux, et qui avait embarqué sur le paquebot Queen Victoria attendu à Douvres dans les prochaines heures. Il relut le texte de la dépêche croyant avoir la berlue, puis se ressaisissant, conscient de remplir une mission historique, il se précipita en boitant dans le bureau de la secrétaire du chef de la France libre. Comme il aurait aimé pouvoir porter la dépêche en main propre au Général qui, peut-être, lui aurait adressé quelques mots qu'il aurait pieusement notés dans son scrapbook. Mais il fallait obtempérer au protocole implacable de Carlton Gardens qui, fidèle aux principes du Général, avait de l'antipathie pour l'improvisation et le laisser-aller. Mlle de Miribel, digne, pâle, extatique, tressaillit en prenant connaissance du texte. Elle sentit le sol se dérober sous elle. Reprenant ses esprits, elle s'empressa d'aller transmettre la dépêche de son pas viril et décidé de jeune femme qui n'était pas troublée par l'inquiétude de déplaire aux hommes. Elle pénétra dans le bureau du Général comme une somnambule : il lui semblait que cette nouvelle folle la sortait de la réalité. Dans son émotion elle oublia de frapper à la porte. Aussi le Général l'accueillit-il fraîchement : il lui décocha le regard d'acier dont il foudroyait ses plus fidèles collaborateurs traités sans complaisance. Il ne leur pardonnait rien. Pas par susceptibilité personnelle : ils ne devaient jamais oublier même dans les gestes subalternes qu'il était la France.

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