Commentaire de Myrtille88

Je remercie l’auteur pour cette très belle découverte.

J’adore les thrillers et découvrir de nouveaux auteurs, j’ai les deux en même temps.

Parlons d’abord de la couverture, angoissante à souhait, elle annonce tout de suite la couleur. Ça va être glauque, sordide.

Tout commence par le décès d’un industriel fortuné. Lors de l’inventaire de ses biens, une pièce secrète est découverte dans sa demeure, ce qui se trouve à l’intérieur dépasse l’entendement.

Ça démarre sur les chapeaux de roue, l’enquête menée par le commandant Gendrot va nous emmener dans les profondeurs de la noirceur et de la perversité humaines. Une porte camouflée gravée des cercles de Dante cachant des œuvres très particulières, des peaux humaines tatouées exposées comme des tableaux, des sculptures humaines grandeur nature. Le choix des artistes est également pointu, Füssli et Le Caravage ont choqué à leur époque.

Nous naviguons à vue entre l’enquête et l’itinéraire funeste du ou des meurtriers. Les points de vue alternent au gré des chapitres. Soit on suit Gendrot et son équipe soit l’auteur nous plonge dans la tête du ou des assassins, ce qui nous permet de visualiser le cheminement des assassinats, les kidnappings, le processus de transformation des corps, la mise en œuvre des sculptures. Je dois dire que j’ai trouvé tout ça particulièrement tordu, où l’auteur a-t-il trouvé de telles idées ?

Le rythme est effréné, on sent l’urgence d’un côté comme de l’autre. Il y a beaucoup de rebondissements, d’actions, le tout nous tient en haleine du début à la fin.

Les personnages sont bien travaillés, principaux ou secondaires apportent tous leur pièce à l’édifice et ont un rôle à jouer. J’ai bien aimé le commandant, Saïda, Valentina, les deux légistes et l’amie proche de Cédric Gendrot, Mylène, un vrai rayon de soleil. D’autres sont plus antipathiques comme la veuve et le majordome. L’auteur raconte un peu de leur vie personnelle, ça permet de mieux les comprendre et de s’y attacher, même le grognon de l’équipe. Quant au(x) meurtrier(s), la folie le(s) guette et l’intelligence n’a d’égale que la perversion.

Tous les ingrédients d’un bon thriller y sont avec en prime une histoire dont le sujet est troublant, dérangeant limite écœurant mais qu’on ne peut lâcher. Les émotions montent crescendo, pas le temps de s’ennuyer, les pages se tournent à une vitesse folle. Quelques scènes sont plus dures que d’autres mais vu la couverture on se doute que ça ne va pas être une partie de plaisir.

Le roman est très bien construit, les explications concernant la procédure de conservation des corps sont hallucinantes. On peut dire que ce récit est atypique avec une ambiance anxiogène et un auteur un brin sadique qui nous balade d’un bout à l’autre de ce département du Var et qui nous manipule sans vergogne. J’ai savouré la romance qui nait devant nos yeux de lecteurs, un peu de tendresse dans ce monde de brutes fait un bien fou.

Le tout servi par une plume fluide, addictive et percutante.

La fin époustouflante est nimbée de tristesse et laisse présager une suite, en tout cas je l’espère car j’ai vraiment passé un excellent moment de lecture, si vous aimez les thrillers bien ficelés je vous le conseille fortement.