Ajouter un extrait
Liste des extraits
Diego franchit le peu de distance qui les séparait encore, sans qu’elle ne tourne la tête vers lui. Il tendit la main et repoussa les boucles soyeuses d’un côté, effleurant le cou gracieux à la peau satinée.
— Vous êtes très belle, Liliana. Vous le savez ?
Cette fois, elle le regarda, mais de la méfiance emplissait ses yeux bleus.
— On me l’a déjà dit. Surtout les hommes qui désirent obtenir quelque chose de mon père.
Lui aussi, il voulait quelque chose de Michael Hart. Il la voulait, elle.
— Tiens tiens…, fit-il en haussant un sourcil.
— Mon père est un homme influent. Il connaît beaucoup de monde.
— Moi aussi, mi tesoro.
Il lui posa la main sur la hanche et sentit un frisson la parcourir.
— Et je n’ai besoin de personne pour renforcer ma position, croyez-moi, ajouta-t-il. Je suis riche et puissant.
Afficher en entierLe sort était indifférent au bien et au mal, comme il l’avait prouvé en n’épargnant pas sa mère. Sa mort tragique n’avait fait que renforcer la dure réalité que Diego avait déjà découverte, ainsi que l’inexorable cruauté de la vie.
Tout en semant la destruction sur son passage, lui-même semblait d’un bois résistant à tout. C’était ce qu’il touchait qui brûlait. Comme Karina. Le seul être humain avec qui il eût jamais tenté de se lier.
Son frère, Matías, était un homme bon et juste. Il possédait un sens moral qui faisait défaut à Diego et lui paraissait aussi incompréhensible qu’inaccessible. À l’inverse, Diego était né avec cette noirceur abyssale en lui.
Après avoir compris et admis cela, il avait rompu tout lien avec son frère.
Puis il avait rencontré Karina. Ravissante, vive, fascinante. Et encore plus intrépide que lui. Elle vivait à cent à l’heure, prête à tout essayer en matière de psychotropes et de sexe. Pour un dépravé comme Diego, elle avait représenté le complément idéal dans lequel se perdre avec délices.
Il l’avait épousée, de façon à pouvoir jouir en toute légitimité de son nouveau jouet. Mais malheureusement, il l’avait cassé comme les autres. Et il le regrettait. Ce qu’il regrettait, c’étaient les moments exaltés vécus avec Karina, pas la vaste entreprise de destruction qu’avait représenté leur mariage.
Cependant, il n’avait pas eu le cœur brisé. Ce genre de souffrance lui était désormais inaccessible. Parce que son cœur avait été fracassé une fois pour toutes, comme les os de sa mère quand elle était tombée de cheval après le coup de feu tiré par son père.
Cette perte le hanterait à tout jamais, l’enveloppant comme une ombre maléfique. Elle faisait partie de lui.
Afficher en entier