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Enfin, il entra dans la salle commune où les médecins légistes démarraient leur journée. Il retira son blouson et le jeta sur le dossier d’un vieux fauteuil club. Sur la petite table, il y avait l’habituelle pile de dossiers des cas arrivés pendant la nuit et dont les enquêteurs médico-légaux estimaient qu’ils méritaient d’être pris en charge par l’IML : tous les cas de morts brutales, insolites ou suspectes, c’est-à-dire les suicides, les accidents inexpliqués, les crimes et certains décès étonnants – ceux, par exemple, de gens apparemment en bonne santé
Afficher en entierJack avait aujourd’hui plus de trente collègues médecins légistes à travers la ville. Le nombre d’enquêteurs du bureau de Manhattan avait lui aussi été augmenté – et le titre qu’ils avaient dans la pratique depuis quelques années avait été entériné : officiellement, ces hommes et ces femmes qui effectuaient un travail essentiel en aval de celui des médecins légistes n’étaient donc plus « assistants légistes », mais « enquêteurs médico-légaux ». Il y avait aussi huit nouveaux anthropologues légistes dans l’équipe, sans parler de la poignée d’odontologistes légistes que Jack et ses collègues pouvaient consulter pour tel ou tel cas particulier
Afficher en entierBien sûr, nous savons tous les deux que c’est un faux, dit-il, essayant de démarrer le marchandage du bon pied. Le problème, c’était qu’en dépit de la modeste apparence de sa boutique, Rahul était un négociateur professionnel d’une grande habileté
Afficher en entierQuelques instants plus tard, Rahul revint et fit signe à Shawn de le suivre jusqu’au salon. Des tapis d’Orient couvraient le sol et les murs de la petite pièce. D’énormes coussins tendus de brocart en occupaient deux côtés. Un narguilé se trouvait près du troisième, ainsi qu’un amas de vieux cartons empilés de guingois. Une ampoule nue pendait à un fil au plafond. Sur une petite table en bois, il y avait quelques photographies encadrées aux couleurs passées. L’une d’elles montrait un homme imposant, en habit égyptien, qui ressemblait à Rahul
Afficher en entierIl descendit du taxi. La chaleur était écrasante. Il traversa la rue Al-Azhar en slalomant entre les véhicules quasi immobilisés, pare-chocs contre pare-chocs, sur la chaussée poussiéreuse. Comme lui, des dizaines de piétons et de charrettes à bras se frayaient un chemin au milieu des voitures, des bus et des taxis. Tous les conducteurs klaxonnaient sans relâche. La circulation au Caire était catastrophique. En dix ans, depuis sa dernière visite, la population de la métropole avait gonflé de façon hallucinante, pour atteindre 18,7 millions d’habitants
Afficher en entierPour dire la vérité, je ne sais pas grand-chose au sujet de ces médecines. Je n’en ai jamais essayé aucune – sauf si on met les suppléments vitaminés au nombre des médecines parallèles. Je n’ai jamais beaucoup lu à ce sujet, non plus. Autant que je sache, toutes ces pratiques relèvent davantage du vaudou que de la médecine. Sauf en phytothérapie, quelques plantes possèdent un principe actif dont l’effet thérapeutique est prouvé
Afficher en entierLe plus dur, pour moi, au point où nous en sommes, bafouilla-t-elle en se séchant les yeux du bout des doigts, c’est d’avoir l’impression de faire du surplace. Tant que nous sommes obligés d’attendre que son allergie à la protéine de souris disparaisse, nous ne lui apportons aucun traitement. Nous ne faisons rien du tout. D’une certaine façon, la médecine nous a abandonnés. C’est tellement frustrant ! J’avais tellement d’espoir quand nous avons démarré le traitement à l’anticorps monoclonal ! Ça me paraissait beaucoup plus raisonnable, en plus, que l’artillerie lourde de la chimiothérapie. Surtout pour un nouveau-né. La chimio s’attaque à toutes les cellules en développement, tandis que l’anticorps ne vise que les cellules cancéreuses..
Afficher en entierNous avons déjà parlé de ça un certain nombre de fois, dit Jack en soupirant. Tu pourrais reprendre le travail. Tu devrais ! Nous engagerions des infirmières à domicile. Ce serait sans doute mieux pour toi
Afficher en entierJack acquiesça d’un hochement de tête, sans enthousiasme. La conversation prenait une tournure un peu inquiétante pour lui. Il n’aimait pas parler de cette « malédiction », car il ne croyait pas aux phénomènes surnaturels. Il n’avait pas non plus de sentiment religieux – pour lui, religion et surnaturel relevaient d’un seul et même mode de pensée. Il préférait s’en tenir à la réalité immédiate, au monde qu’il pouvait toucher, percevoir pour de vrai et, de manière générale, évaluer avec les sens et la raison
Afficher en entierEn effet. C’était mon vieux rêve de la voiture sans freins. Sauf que cette fois, je fonçais vers un groupe de petits enfants. C’était horrible. — J’imagine, dit Laurie d’une voix compatissante. En tout cas, ce n’est pas un rêve bien difficile à interpréter. — Ah ouais, tu crois ça ? répliqua Jack d’un ton sarcastique – il n’appréciait pas beaucoup d’être psychanalysé. — Hé ! Ne te mets pas en rogne
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