Extrait

Un silence étouffant, dominateur, se déversait depuis les rangées de bancs vides où jadis des milliers de spectateurs venaient étancher leur soif de sang. Il régnait sur les sables blancs souillés de rouge. Il s’écoulait par les sommets de l’arène depuis un ciel couleur d’ecchymose.

Un masque de lion, chaud et suffocant, lui enserrait le visage.

À ses narines, l’odeur du sang frais.

Faraethil tourna la tête de droite et de gauche tandis qu’elle émergeait dans la lumière vacillante. Son ombre dansa follement lorsque la lueur des projecteurs clignota et s’affaiblit avant de briller de plus belle dans un crépitement d’étincelles.

Liallath gisait sur le sable, morte. Sa dépouille enlaçait celle de la bête qu’elle avait affrontée ; l’une avait le poitrail transpercé d’une lance, l’autre la chair du dos et de la nuque déchiquetée. Le regard de Faraethil quitta ce spectacle pour se poser sur les gradins.

Une vingtaine de silhouettes se tenaient derrière le mur qui ceignait l’arène, écrasées par l’immensité de l’amphithéâtre qui les dominait. La moitié d’entre elles étaient des gardes, équipés de bâtons noirs crépitant d’énergie. Les autres étaient les sbires du dernier propriétaire vivant de l’arène, le Maître de la Danse du Sang.

Son regard se tourna ensuite vers le trône masqué par les ombres qui dominait l’arène. Deux servantes vêtues de robe agitaient des éventails richement ornés au-dessus de leur maître, même si le soleil n’avait pas fait son apparition depuis plus d’un an, depuis l’effroyable apocalypse qui avait coûté la vie à tant de leurs compatriotes eldars, les aeldari.