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page 90
Il prit ma main et la tint comme un livre. Après l'avoir lue, il ferma la sienne autour de mes doigts et me proposa de m'accompagner.
J'aimais la sensation de sa main sur la mienne. C'était peut être mon imagination, mais j'avais l'impression de sentir encore d'imperceptible griffures dans sa paume, là où je l'avais agrippé si fort trois semaines plus tôt.
Afficher en entierPeut-être était-ce la vie, tout simplement?
Redevenir orphelin sans cesse. On devrait nous le dire à la naissance: Mets ton coeur dans une valise, prépare toi à voyager.
Afficher en entierSa voix était basse et posée.J'ai toujours associé ce genre de timbre à l'honnêteté, mais je suis sûre qu'il existe des tonnes de menteurs à la voix grave qui attendent tranquillement, tapis dans l'ombre, des proies faciles comme moi.Même à demi-inconsciente, je conservai tous mes a priori et décidai de croire chaque mots que prononcerait James.[...]
Quelqu'un me pris par la main, et j'ouvris les yeux.C'était lui, même si je ne connaissais pas son visage.
p 18
Afficher en entierDemandez à deux personnes de vous parler d'une chose, n'importe laquelle, vous obtiendrez deux versions. Même les banalités comme des instructions techniques, sans compter les sujets importants ou plus ou moins douteux d'origine d'une dispute ou l'allure générale de quelqu'un. Si on ne sait pas les choses soi-même, il n'y a pas de certitude possible.
Afficher en entier"À l'hôpital, j'avais globalement évité les miroirs. C'était facile. Je passais devant en vitesse, en retenant ma respiration comme s'il y avait eu un fantôme dans la chambre.
Je pense que c'était en partie parce que je ne voulais pas voir mes blessures. Cela ressemble sans doute à de la vanité, mais ce n'en était pas. Je suis d'avis qu'une plaie qui cicatrise, c'est comme de l'eau mise à bouillir: ça va plus vite si on ne regarde pas.
Mais de temps à autre, je m'apercevais du coin de l'oeil sans le faire exprès. Dans un verre sur mon plateau-repas, dans les lunettes d'un médecin, dans la vitre le soir après l'extinction des feux. Pendant un instant je ne comprenais même pas qui j'étais en train de regarder et, d'instinct, je me détournais. C'est malpoli de dévisager les inconnus, et c'est ce que j'étais à mes propres yeux. Je ne connaissais pas la fille dans la vitre, pas plus qu'elle ne me connaissait."
Afficher en entier- [...] Je te reconnais à peine, fillette.
Ce n'était pas le but, bien sûr. Peut-être juste un avantage surprenant. Si les gens ne me reconnaissaient pas, ils ne se formaliseraient pas non plus que je ne les reconnaisse pas.
Afficher en entierParoles du père de Naomi, p302, que je trouve assez justes dans l'ensemble :
« Tout finit par s'oublier de toute manière. D'abord non oublie tout ce qu'on a appris : les dates de la guerre de cent ans, le théorème de Pythagore. On oublie surtout ce qu'on n'a pas vraiment appris mais juste mémorisé la veille au soir. On oublie les noms de pratiquement tous ces profs à part un ou deux, qu'on finira par oublier eux aussi. On oublie son emploi du temps en première, sa place dans la classe, le numéro de téléphone de son meilleur ami et les paroles de cette chanson qu'on a bien écouté un million de fois. Pour moi, c'en était une de Simon & Garnfunkel. Qui sait laquelle ce sera pour toi? Et finalement, mais lentement, tellement lentement, on oublie ses humiliations … mêmes celles qui semblaient indélébiles finissent par s'effacer. On oublie qui était branché et qui ne l'était pas, qui était beau, intelligent, sportif ou pas. Qui est allé dans une bonne fac. Qui donnait les meilleurs fêtes. Qui pouvait vous trouver de l'herbe. On les oublie tous. Même ceux qu'on disait aimer, et même ceux qu'on aimait vraiment. Ceux-là sont les derniers à disparaître. Ensuite, une fois qu'on a suffisamment oublié, on aime quelqu'un d'autre. »
Afficher en entier"Les histoires d'amour s'écrivent en millimètres et en millisecondes et d'un crayon rapide, émoussé, qui laisse à peine une trace."
Afficher en entierJe suis en train de descendre l'escalier du lycée et la seconde d'après, je tombe la tête la première. Quatre années de ma vie s'effacent et à mon réveil à l'hôpital, James Larkin me sourit. Il sent la fumée de cigarette, les draps fraîchement lavés, laissés à sécher au soleil. Évidemment je tombe folle amoureuse. Je nage dans un brouillard heureux. Mais la vie ne peut pas continuer comme ça. Amnésique ou pas, il faut que je sache quel genre de fille j'étais avant. Je me lance dans une enquête sur moi-même. Qui es-tu vraiment Naomi Porter?
Afficher en entierchapitre 1 page 31
-Tu devrais dresser la liste de tout ce dont tu ne te souvient pas , me dit - il en me tendant le crayon [...]
Mon père fait partie de ces gens qui croient que tout peut être fait , que les maux du monde peuvent être guéris , du moment que c'est écrit et numéroté . C'est peut - être génétique , en tout cas ce qui est certain c'est que je ne faits absolument pas partie de ces gens .
- Alors , qu'est - ce que tu en pense ?
Papa me tendait toujours le crayon .
- Si je ne m'en souviens pas , comment je fais pour le mettre sur la liste ?
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