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— L'unique point positif, quand on est confronté à la mort, c'est bien ça. Profiter de chaque jour en gardant bien en tête qu'on est vivant.
— Tes mots me parlent plus que ceux de n'importe quel grand homme.
— N'est-ce pas ? Ah, si seulement tout le monde était sur le point de mourir...
Elle tira la langue pour montrer qu'elle plaisantait, mais je pris ce qu'elle venait de dire très au sérieux. Comme c'était souvent le cas avec les mots, leur sens dépendait plus de la sensibilité de l'auditeur que de celle du locuteur.
Afficher en entier- Hum. Ce n'est pas que je ne comprends pas ce que tu essayes de me dire. Toi aussi, tu voudrais faire plein de choses avant de mourir, hein, "Monsieur qui connaît mon secret" ?
- Je ne vais pas dire le contraire...
- Pourtant, aujourd'hui, tu ne les fais pas. Toi comme moi, on peut potentiellement mourir demain. Alors en fin de compte, on n'est peut-être pas si différents l'un de l'autre. La valeur d'une journée est toujours la même, donc peu importe ce que je suis en train de faire, elle ne changera pas. Je me suis bien amusée aujourd'hui, tu sais.
- Je vois...
Afficher en entier— Apprendre à connaître une personne, l'aimer, la détester, passer du bon temps ou un mauvais moment avec une autre, se tenir la main, s'enlacer, croiser un chemin. Voilà ce que signifie « vivre ». En vivant seul, on a peu conscience de sa propre existence. Je peux aimer quelqu'un tout en détestant quelqu'un d'autre, tout comme je peux m'amuser avec une personne et m'ennuyer avec une autre. Pour moi, mes liens avec les gens sont la preuve que je suis vivante. Mon cœur bat car tout le monde est là ; mon corps existe car tout le monde l'effleure. À cet instant présent, je sais que je vis. Et ça continue. Voilà ce qui donne du sens à la vie de chacun. Toi comme moi, nous sommes en vie ici et maintenant à travers nos choix.
Afficher en entier— Où allons-nous ? demandai-je.
Elle regardait le ciel en plissant des yeux et me répondit en dansant :
— Au Paradise !
Le « paradis »... je trouvais très étrange qu'un endroit pareil puisse exister dans un monde qui arrachait la vie d'une lycéenne.
Afficher en entierNous arrivâmes dans le complexe en marchant à peine quelques minutes. Une foule de gens s'y pressait, mais le magasin qui nous intéressait était désert, en particulier au rayon des cordes. Par une aussi belle journée, il n'y avait sans doute que des professionnels, des cow-boys ou des jeunes filles mourantes qui auraient l'idée de venir en acheter. Des cris d'enfants courant au loin en fond sonore, je comparais la taille des clous dans le rayon d'à côté, lorsque ma camarade interpella un jeune vendeur :
— S'il vous plaît. Je cherche une corde pour suicide qui ne laisserait pas de marque sur la peau. Quel modèle serait sans danger ?
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