Extraits

— [David] Mon Dieu !

— [John] Oui ?

— [David] John, ces nazis sont des morts-vivants.

- Jésus, et maintenant Hitler... J'ai l'impression d'être le héros d'un de ces mauvais romans vendus à la sauvette par des escrocs et achetés en cachette par des abrutis...

— Fais quelque chose ! dit Goldstein.

John haussa les épaules.

— Que veux-tu que je fasse ? Je suis Jésus, pas Superman.

UN

David Goldstein se faufila aussi discrètement que possible dans le petit bureau mal éclairé. Mais l'adjudant était massif, voire carrément titanesque, et sa tête manqua de raper contre le plafond tandis qu'il marchait en direction du Général Boomer et de son mystérieux invité qui tenait tant à faire sa connaissance.

— Ha, David ! s'exclama le Général. Nous allons pouvoir commencer…

Le soldat se mit au garde-à-vous. David était un fauve, un vrai, aussi rusé que puissant, et un érudit aussi pour ne rien gâcher, diplômé des meilleures facultés américaines. Mais il était surtout un véritable prédateur, de l'espèce de ceux qu'il ne vaut pas mieux se mettre à dos, à moins de savoir courir vite.

Le visage du type assis à la droite du Général Boomer s'étira en une longue grimace. Le trentenaire, dont les yeux brûlaient d'un feu étrange, portait une vilaine barbe noire, des cheveux longs emmêlés à s'en rendre fou et était doté d'une musculature qui aurait peut-être fait peur à une crevette (et encore, une petite), mais pas à David.

— Tu n'as vraiment que ça à me proposer ? ironisa l'inconnu en mâchonnant une sorte de racine.

L'homme se leva et sans l'ombre d'un frémissement de crainte, avança vers Dave en mordillant son bout de bois. Le soldat faisait presque une fois et demie la taille de ce… hippie. Malgré cet état de fait, le barbu fit le tour de David comme on détaille une bagnole d'occasion. À nouveau, une vilaine moue barra son visage.

— Il ne fera pas le poids.