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C’est souvent ce qui arrive aux prostituées : n’ayant pas l’impression que l’argent qu’elles gagnent est respectable, elles en viennent à le gaspiller alors qu’elles n’auraient jamais agi de la même manière si elles avaient travaillé dans un magasin ou dans une usine. À leurs yeux, cela ressemble plus à de l’argent sale qu’à une richesse à protéger et à économiser.
Afficher en entierC’est à cette époque que j’ai perdu toute volonté de m’en sortir. Je n’avais plus personne; même mon frère avait été éloigné de moi. Les services sociaux m’avaient annoncé qu’aucun foyer ne voulait de moi.
Afficher en entierAu début, j'ai été ravie d’avoir l’air d’une femme, mais,à force de me regarder dans la glace,j’ai commencé à me sentir mal à l’aise. J’ai essayé de faire marche arrière,mais il a insisté pour que je reste telle que j’étais.Selon ses propres termes,il voulait que j’aie l’air d’avoir dix-huit ans l’espace d’une soirée. Ce n’était pas si difficile,du reste, malgré mon jeune âge. J’étais plus mûre physiquement que mes camarades de classe,et j’avais déjà les formes d’une jeune fille.Avec cette robe,je pouvais très bien jouer le rôle qu’il attendait de moi.
Afficher en entierIl ne se servait pas toujours du bâton. Parfois, il se contentait d’une pantoufle. Et il n’avait pas besoin d’être soûl pour nous attraper l’un ou l’autre, baisser notre pantalon et nous faire basculer sur ses genoux.
Parfois, il était même complètement sobre. Il avait juste besoin d’évacuer sa frustration sur plus faible que lui.
— C’est l’heure de tes dix coups, déclarait-il par moments.
Et dans ce cas, nous savions qu’il était impossible d’y échapper.
Je me souviens d’un jour en particulier où, la pantoufle à la main, il m’a ordonné de m’approcher de lui pour recevoir une correction.
— Baisse ta culotte, m’a-t-il dit.
J’avais tellement peur que je suis restée immobile, les pieds plantés dans le sol. Puis je me suis mise à pleurer et à le supplier tout en sachant que cela ne servait à rien.
— Arrête de pleurer, m’a-t-il ordonné. Sinon, c’est pas dix coups que tu vas avoir, mais vingt.
Il me paraissait impossible de faire les quelques pas qui me séparaient de lui. Alors, je suis restée là où j’étais. Je savais ce qui m’arriverait si je ne lui obéissais pas, mais mes jambes refusaient de bouger, comme dans un cauchemar.
— Viens ici tout de suite ! a-t-il vociféré, fou de rage.
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