Extrait

J'ai la tête qui va exploser. Elle tourne. Je sens chaque battement de cœur taper contre mon crâne. Les basses de la musique résonnent dans la petite pièce, ce qui accentue cet effet. Mon estomac est à deux doigts de rejeter tout l'alcool que j'ai avalé ce soir. Je tremble et ne tiens plus debout. Je m'appuie contre le lavabo et lève difficilement la tête. Ma vue est trouble, je ne sais pas si c'est le nombre de Tequilas ou le rail de coke qui me fait ça. Je transpire. Je lève mon visage haïssant le reflet que j'aperçois vaguement dans ce miroir. Ma vision se dédouble par moment.

La porte des toilettes s'ouvre laissant entrer plus distinctement le son que le DJ est en train de mixer. Je vois derrière moi, Jessica, cette fille qui m'a dragué toute la soirée. Elle me lance un large sourire aguicheur, s'adosse contre le mur en refermant le loquet de la porte derrière elle. Relevant légèrement sa jupe et glissant ses doigts entre ses cuisses. Je suis saoule et fatigué. Je me tourne maladroitement et me soutiens pour éviter de perdre l'équilibre.

Elle avance telle une tigresse qui est sur le point de sauter sur sa proie. J'ai envie d'elle, mais je ne peux pas – non – pas maintenant. Son corps est très attirant. Je plongerais bien mon nez ou bien autre chose dans son large décolleté, mais je suis épuisé et ne serais sûrement pas à la hauteur.

Cela fait un mois depuis mon départ de Paris. Cela fait un mois que je baise toutes les filles que je croise, oui, j'ai bien dit – baise – une, deux, trois gonzesses en même temps. Cela fait un mois que je passe mes journées à boire et à m'envoyer en l'air dans tous les sens du terme. Je suis pitoyable, je sais. Je me souviens même plus de leurs prénoms, ni même des endroits ou des discussions que j'ai eu avec ces femmes. Non, plus rien. Je ne pense qu'à « Ileana ». J'ai voulu l'appeler des centaines de fois, des milliers de fois, mais je n'y arrive pas. Je suis qu'un sombre con. Je mérite ce qu'il m'arrive.

Jessica, je crois bien que c'est son prénom, s'est collée contre moi. Elle dépose une main sur mon torse. Son parfum est doux et sucré, mais ça me laisse froid. Elle descend lentement ses doigts sur mon ventre et finit par les glisser dans mon boxer. Je soupire. Je n'aurais pas la force ce soir.

– Arrête s'il te plait.

Je lui agrippe le bras et la repousse doucement. Elle pose ses mains sur mes joues et tente de m'embrasser. Je répète d'un ton plus sec.

– Lâche-moi.

Elle me fait de gros yeux quand j'essaie de l'esquiver, mais elle revient à la charge en enroulant ses bras autour de ma taille. Je n'ai plus aucune patience. Je veux qu'elle me foute la paix. J'ai chaud et j'étouffe, c'est insupportable. La rage que j'ai au fond de moi depuis ces quelques semaines remonte à la surface. J'attrape ses poignets et la bouscule violemment en arrière.

– Bordel ! Tu me casses les couilles.

Elle trébuche, déséquilibrée par ses talons hauts et va percuter contre le mur d'en face. Je réalise ce que je viens de faire. Heureusement, elle semble aller bien. Je me penche sur elle pour l'aider à se relever, mais elle me lance une gifle en criant.

– Non, mais t'es malade. Elle se relève. Pauvre type !

Elle quitte la pièce.

À partir de là, je ne comprends plus rien. Deux types débarquent dans les toilettes, l'un d'eux me met une droite, je tombe dans les pommes.

« J'ai le crâne qui va exploser ! Merde. Qu'est-ce que je fous ici. » J'ai la tête qui tourne. Mon rythme cardiaque est lent. Je peux sentir les battements de mon cœur qui résonnent dans ma tête, ça me comprime peu à peu le cerveau. Je n'ai plus de forces, chacun de mes membres sont lourds et endormies. Je ressens seulement une atroce douleur dans le haut du ventre. Des images viennent peu à peu dans mon esprit sous forme de flashes. Mes yeux s'ouvrent difficilement. Mon œil droit a du mal à s'ouvrir.

Mon nez me pique, je passe ma main dessus et remarque du sang séché sur mes doigts.

Il faut que je me lève, que je parte d'ici. Le sol est froid et la lumière du jour commence à envahir la ruelle. « Merde, où est mon portable ? » Je tâtonne l'asphalte qui m'entoure. Je le trouve et essaie de me redresser, je ne peux que m'agenouiller, si je me lève mes jambes vont me lâcher. Mes os craquent les uns après les autres même mes doigts qui effleurent l'écran de mon Smartphone me font atrocement mal.

– Ouais Tony. Viens me chercher mec... Je suis dans la merde...

– Putain, tu fais chier... T'as vu l'heure...t'es où ?

Je jette un coup d'œil à mon bras pour regarder l'heure. « Putain ! J'ai plus ma montre.»

– Je ne sais pas dans une ruelle.

– Va falloir être plus précis Liam !

– J'étais avec... Jessica au Red house et... Je me souviens de rien... Je sais juste que les vider m'ont foutu une raclée.

– Tu t'es défoncé ?

– Oui.

Je l'entends soupirer à l'autre bout.

– laquelle de Jessica ?

– J'en sais rien... Merde... Tu sais la petite brune qui me chauffe à chaque fois... Avec de grands yeux bleus et une putain de paire...

Il me coupe.

– La fille du patron.

« Et, merde ! »