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Silence. Aucun de nous n’ose le briser. Il n’est pas dérangeant, au contraire. C’est une étrange atmosphère, presque…intime. Je reste grisée par la sensation un moment…puis je me fige.
- Euh… Alvar ?soufflé-je sans faire le moindre geste. Il y a un animal sauvage qui vient d’entrer dans ta cuisine.
Mon filet de voix attire l’attention du grand félin. Il fixe son regard sur moi, la tête haute, tout en grâce et élégance. Je ne doute pas non plus de sa puissance. Il doit m’arriver aux genoux, ce qui n’est pas extrêmement haut mais qui correspond tout de même à la taille d’un chien de gabarit moyen. Il est tout en muscles sous son pelage brillant, fauve parsemé de taches noires, et dégage une force perceptible. Il me fait immédiatement penser aux félins africains que l’on peut voir dans les reportages.
D’un bond qui ne lui demande pas vraiment d’effort, il saute soudainement sur l’îlot, à côté de moi. Mon souffle se bloque et j’écarquille les yeux. Merde ! J’ai comme l’impression que ce truc pourrait facilement sauter jusqu’au plafond !
Alvar tir contre moi. Il s’est fait une place entre mes jambes sans vraiment que je m’en rende compte ou peut-être sans que j’aie envie de m’en apercevoir. Je crois que je ne l’ai jamais entendu autant rire que depuis que l’on a passé le seuil de son appartement. Est-ce parce qu’il laisse tomber un peu ses défenses une fois chez lui ? Est-ce que ça fait de moi une privilégiée ?
- Je te présente Atem, dit-il en tendant une main vers le félin.
Atem se frotte contre ses doigts sans pour autant me lâcher de ses yeux curieux.
- Tu as un animal de compagnie illégal ?
Mille idées me traversent l’esprit. Je ne m’attendais pas à cela. Est-ce qu’il trempe dans un tel trafic ? Après tous ses discours sur l’écologie et le respect de la planète, ça me semble n’avoir aucun sens ! Pourtant… Atem est devant moi et il n’a rien d’un classique petit chat. Si c’était là une première preuve contre lui ?
- Atem est un savannah, Erell. C’est un félin tout à fait adoptable de manière légale. Ce n’est pas commun, peu connu peut-être cela n’a rien d’interdit et encore moins de maltraitant.
- Un savannah ?
- C’est un croisement entre un serval, un félin très commun en Afrique, et un chat domestique. Il n’y a pas d’interdiction de détention ; simplement, on conseille d’avoir un grand espace pour l’accueillir. Mon appartement fait plus de cent quatre mètres carrés et j’ai réservé tout une pièce que j’ai aménagée pour lui en salle de jeux, ou il peut grimper, sauter, se cacher à sa guise dans les éléments naturels.
Je louche sur l’étrange félin qui renifle mon coude et demande :
- Et niveau nourriture ?
- C’est un carnivore. Du poulet, du bœuf cru…
- Carnivore, hein ? pas de risque qu’i me mange, n’est-ce pas ?
Il glousse et repousse une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, faisant bondir mon cœur. Le chocolat de ses yeux m’absorbe avec chaleur quand il ouvre la bouche :
Erell, le seul qui a envie de te manger, ici, c’est moi…
Afficher en entierChapitre 14 :
Alvar
«…
– Tu cherches à m’éviter ? demandé-je.
– Tu cherches à me coincer ? réplique-t-elle du tac au tac.
Je lui sers un sourire plein de sous-entendus avant de rétorquer en baissant la voix :
– Bien sûr. Ne me dis pas que ça ne t’a pas plu la dernière fois, sur le ring ?
– Très bien, je ne te le dirai pas, raille-t-elle.
Elle croise les bras, mais ses joues rosissent légèrement sous son maquillage. Je me dis que ça aussi, c’est une armure. Une peinture de guerre qui dissimule l’embarras et l’excitation.
Je me rapproche un peu plus, savoure sa respiration qui s’accélère contre moi, alors que je murmure à son oreille :
– Je prends ça pour un défi, tu sais… Une invitation à te faire aimer mon corps sur le tien…
– Qu’est-ce qui se passe, mon grand, dit-elle d’un souffle court, tu manques de partenaire ?
– Je manque de toi, Erell…»
Afficher en entierJe veux un instant brut et vrai, un moment hors de tout, une minute de nous.
Afficher en entierJ'ai beau me mettre des claques mentales, rien à faire ! Mon corps envoie me esprit se faire foutre.
Afficher en entier– Tu tiens à elle, c’est pour ça que tu flippes, mais tu tiens justement à cette femme forte et courageuse. Ne l’ampute pas de ce qu’elle est.
Afficher en entierJe veux un instant brut et vrai, un moment hors de tout, une minute de nous.
Afficher en entier– Tu sais que ça se fera toi et moi, pas vrai ? Peu importe quand, où, comment… Ça se fera, Erell, et ce sera bon. Bien trop bon.
Afficher en entier– Est-ce que j’aime les femmes ? Oui. Le sexe ? Oui. Est-ce que je te trouve désirable ? Encore oui.
Son affirmation est comme un coup de fouet électrique dans mon corps. Cinglant, violent mais qui enflamme délicieusement mes nerfs.
– Est-ce que je t’obligerai à coucher avec moi ? continue-t-il d’une voix féroce. Bordel de merde ! Non ! Personne ne le fera ici. Pourquoi vouloir travailler avec nous si tu nous prends pour des connards ?
Afficher en entier- Wilson !
Le nom me fait effet d’une gifle.
Wilson. Pas williams. L’agent Williams s’set fracassée sur le sol, Wilson s’en est relevée.
J’inspire. Une grande inspiration, une vraie bouffée d’oxygène comme si je n’en avais pas pris depuis de longues minutes.
Un bras chaud, puissant, dur autour de ma taille. Une présence forte, virile, magnétique à mes côtés. Un souffle à mon oreille.
- Je suis là, Arell, murmure Alvar. Tu peux lâcher, je te tiens. Je suis avec toi. On le fait ensemble. Je ne te quitte pas.
Je m’ancre à sa voix suave alors que ses paroles se fondent en moi. Des mots si réconfortants qu’ils me saisissent aux tripes. C’est complètement incongru mais je n’arrive même pas à penser à l’absurdité de la situation. Les larmes me montent aux yeux. Doucement, j’étends une main. Mon bras qui est encore accroché se crispe un peu plus pour soutenir mon poids.
- Je suis là, m’encourage Alvar.
J’oblige mes doigts à se soulever, les uns après les autres. Et je tome… avant d’être brutalement plaquée contre un torse ferme. Alvar se tend pour soutenir nos deux poids combinés le temps de me tenir contre lui, jour contre joue, puis sa main qui nous retient lâche volontairement la pierre et il pousse sur ses pieds. On chute ensemble. Collés l’un contre l’autre. On dégringole à deux. Et c’est peut-être pour ça, parce que l’on est plus forts ensemble, que l’on atterrit tranquillement sur le sol, indemnes.
Afficher en entierJe suis sonnée quand Dirk annonce que l’on fait une pause. Je ne vois pas tout de suite le grand rouquin malicieux qui s’approche de moi avec un sourire :
- Ça te dit, une partie d’escalade ? demande-t-il en désignant le mur prévu à cet effet. C’est un bon moyen de reprendre contact avec la vie après la froideur que nécessite l’entrainement au tir.
- J’ai l’air d’un ouistiti voulant grimper partout ? pourquoi tu ne demandes pas aux deux gorilles, là ? rétorque-je en désignant Troy et Andreas.
Irving glousse pendant que Tony tape sur sa poitrine en se prenant pour King Kong.
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