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Extrait ajouté par Anne-118 2011-01-01T16:16:41+01:00

Pour Marie de La Tour quand elle aura vingt ans.

Les murs qui ferment ma retraite seront ceux de mon tombeau.

Un visage aux traits brouillés, des yeux qui pleurent sans raison, un corps de squelette habillé : ma lassitude me représente que je suis mortelle, les miroirs me disent que je suis déjà morte.

J'ai marché jusqu'à la fenêtre. Je voyais, sur la neige de la " Cour Verte", courir et danser les petites filles" rouges" dont les rubans mal noués glissaient sur les robes brunes; vous mettiez, mon enfant gâtée, toute l'ardeur de vos sept ans à piétiner le boue des allées. Au-delà des parterres dépouillés,j'appercevais par les fenêtres du refectoire les "jaunes" et les "vertes" qui finissaient le dîner en silence; leurs couverts d'argent et leurs coiffes blanches renvoyaient vers les croisées plus de lumière qu'elles n'en recevaient. De la chapelle, derrière moi, j'entendais monter le chant des grandes filles "bleues" qui disaient l'office du milieu du jour avec leurs maîtresses, et leurs voix, sélevant dans l'air glacé, avait la brûlante pureté d'une flamme.

Aurai-je pu choisir un plus doux asile que cette maison emplie d'enfants ? Cependant, j'y suis comme une emmurée vive.

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Extrait ajouté par anonyme 2023-07-24T06:05:04+02:00

Pour Marie de La Tour quand elle aura vingt ans.

Les murs qui ferment ma retraite seront ceux de mon tombeau.

Un visage aux traits brouillés, des yeux qui pleurent sans raison, un corps de squelette habillé : ma lassitude me représente que je suis mortelle, les miroirs me disent que je suis déjà morte.

J'ai marché jusqu'à la fenêtre. Je voyais, sur la neige de la " Cour Verte", courir et danser les petites filles" rouges" dont les rubans mal noués glissaient sur les robes brunes; vous mettiez, mon enfant gâtée, toute l'ardeur de vos sept ans à piétiner le boue des allées. Au-delà des parterres dépouillés,j'appercevais par les fenêtres du refectoire les "jaunes" et les "vertes" qui finissaient le dîner en silence; leurs couverts d'argent et leurs coiffes blanches renvoyaient vers les croisées plus de lumière qu'elles n'en recevaient. De la chapelle, derrière moi, j'entendais monter le chant des grandes filles "bleues" qui disaient l'office du milieu du jour avec leurs maîtresses, et leurs voix, sélevant dans l'air glacé, avait la brûlante pureté d'une flamme.

Aurai-je pu choisir un plus doux asile que cette maison emplie d'enfants ? Cependant, j'y suis comme une emmurée vive.

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Extrait ajouté par anonyme 2023-05-04T18:34:39+02:00

Pour Marie de La Tour quand elle aura vingt ans.

Les murs qui ferment ma retraite seront ceux de mon tombeau.

Un visage aux traits brouillés, des yeux qui pleurent sans raison, un corps de squelette habillé : ma lassitude me représente que je suis mortelle, les miroirs me disent que je suis déjà morte.

J'ai marché jusqu'à la fenêtre. Je voyais, sur la neige de la " Cour Verte", courir et danser les petites filles" rouges" dont les rubans mal noués glissaient sur les robes brunes; vous mettiez, mon enfant gâtée, toute l'ardeur de vos sept ans à piétiner le boue des allées. Au-delà des parterres dépouillés,j'appercevais par les fenêtres du refectoire les "jaunes" et les "vertes" qui finissaient le dîner en silence; leurs couverts d'argent et leurs coiffes blanches renvoyaient vers les croisées plus de lumière qu'elles n'en recevaient. De la chapelle, derrière moi, j'entendais monter le chant des grandes filles "bleues" qui disaient l'office du milieu du jour avec leurs maîtresses, et leurs voix, sélevant dans l'air glacé, avait la brûlante pureté d'une flamme.

Aurai-je pu choisir un plus doux asile que cette maison emplie d'enfants ? Cependant, j'y suis comme une emmurée vive.

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Extrait ajouté par anonyme 2023-02-06T07:27:28+01:00

Pour Marie de La Tour quand elle aura vingt ans.

Les murs qui ferment ma retraite seront ceux de mon tombeau.

Un visage aux traits brouillés, des yeux qui pleurent sans raison, un corps de squelette habillé : ma lassitude me représente que je suis mortelle, les miroirs me disent que je suis déjà morte.

J'ai marché jusqu'à la fenêtre. Je voyais, sur la neige de la " Cour Verte", courir et danser les petites filles" rouges" dont les rubans mal noués glissaient sur les robes brunes; vous mettiez, mon enfant gâtée, toute l'ardeur de vos sept ans à piétiner le boue des allées. Au-delà des parterres dépouillés,j'appercevais par les fenêtres du refectoire les "jaunes" et les "vertes" qui finissaient le dîner en silence; leurs couverts d'argent et leurs coiffes blanches renvoyaient vers les croisées plus de lumière qu'elles n'en recevaient. De la chapelle, derrière moi, j'entendais monter le chant des grandes filles "bleues" qui disaient l'office du milieu du jour avec leurs maîtresses, et leurs voix, sélevant dans l'air glacé, avait la brûlante pureté d'une flamme.

Aurai-je pu choisir un plus doux asile que cette maison emplie d'enfants ? Cependant, j'y suis comme une emmurée vive.

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Extrait ajouté par anonyme 2022-05-02T07:17:22+02:00

[...] La galerie serait incomplète, enfin, sans les portraits de Potel-Romain et de Raincy, qui pensaient sacrifier aux plaisirs de l'élégance et de la beauté. Potel-Romain était un poètereau noir et gros, la bouche enfoncée et les yeux de travers; il venait, lorsque je le connus, de quitter la perruque et, n'ayant point trop de cheveux de son cru, croyant élégant d'y mêler trois ou quatre moustaches postiches de chaque côté afin de s'étoffer; avec cela, tout hérissé de galants rouges, jaunes et bleus, la rhingrave trop courte, et le genou cagneux enserré dans deux rotondes de dentelles dont le tour aurait passé celui de la Table Ronde. Quant à Raincy, c'était un muguet issu de la finance, qui ruisselait d'écus et de parfums, d'or et de pierreries. Il avait toujours sur lui tant de brocarts et de rubans qu'on eût dit d'une châsse à la Fête-Dieu. Il est vrai qu'il était assez fou pour donner parfois dans un genre plus dépouillé : certaines nuits, il se glissait nu sous un drap; il allait, ainsi vêtu, aux abords de la Place Royale, et dévoilait aux dames attardées l'excès de ses appâts, pour leur faire peur ou pour leur faire envie. [...]

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Extrait ajouté par Lilavie 2019-11-03T12:20:18+01:00

Tantôt j’étais transportée de fierté, car être distinguée par son roi n’est point indifférent ; tantôt me croyant ravalée au rang d’une Madame de Brégis ou pis encore, j’étais bouleversée de honte. Je ne trouvais pas en moi-même de mots assez durs pour qualifier ma faiblesse mais, du reste, je ne parvenais pas à arrêter pour l’avenir une conduite qui pût me mettre en repos.

Seule la fuite que j’avais résolue trois mois plus tôt pouvait encore me tirer heureusement des doutes et des craintes qui rongeaient mon âme ; mais à l’instant que je considérai ce projet, la veille encore si résolu dans mon cœur, j’en éprouvai toute la difficulté : plus incertaine que jamais si le Roi permettrait mon départ, j’étais moins sûre encore de trouver moi-même la force nécessaire à cet éloignement.

J’essayais bien de me flatter que je pourrais ramener par degrés cet homme, dont l’amitié déjà m’était que trop douce, vers un commerce tout spirituel, mais le mépris de ma faute et la honte de ma chute, me retombant d’un coup sur le cœur, renversaient ces châteaux en Espagne. Je commençais à peine de m’abîmer ainsi dans l’humiliation et le repentir que le ressouvenir des mots que le Roi m’avait dits, la manière délicate et charmante dont il s’était déclaré, et d’autres choses agréables qui s’étaient ensuivies, me remontaient incontinent à la mémoire et me berçaient d’étranges langueurs. Sans cesse, enfin l’extase succédait à l’horreur et l’enfer au paradis.

Je fis, la nuit d’après, un songe singulier qui montre dans quel trouble était mon âme : je rêvai que je donnais la main à une ronde de personnes masquées, vêtues en grand habit ; à chaque tour de danse l’une d’elles disparaissaient dans un grand trou qui s’ouvrait sous ses pas, sans que la danse s’arrêtât ; à peine le beau masque englouti, le cercle se refermait et la ronde continuait, m’entraînant malgré moi sur un sol incertain, entrecoupé d’abîmes.

Dès le lendemain, j’écrivis à l’abbé Gobelin et lui mandait l’extrême agitation où j’étais. Je lui en tus cependant l’origine ; il y a des choses qu’on doit dérober à la connaissance des autres et qu’il faut avoir assez de sagesse pour passer directement entre Dieu et soi. Ce pauvre Abbé, mesurant la violence de mon état, s’offrit aussitôt à me venir visiter à Saint-Germain, ce qu’il ne faisait pas deux fois l’an : mais je le priai sur-le-champ de n’en rien faire, lui disant que je n’avais point un moment à moi et que je ne pourrais seulement trouver le temps nécessaire à une confession ; en vérité, je ne me croyais pas même capable de le regarder en face. Ne sachant plus que faire, ni quoi m’ordonner, il me suggéra à tout hasard des exercices spirituels prolongés et une plus grande austérité dans ma mise ; cet avis n’eut pas plus de succès que les précédents ; Je n’avais, comme je le lui dis, pas le loisir nécessaire pour la méditation et je ne pouvais me singulariser davantage par un vêtement dont je venais déjà, sur sa demande, d’ôter les couleurs ; depuis deux mois, j’avais quitté en effet les rouges, les roses et les verts, me réduisant au noir, au blanc et à tous ces tons incertains que sont les « feuille-morte » , les « prune », les « feu », les « bleu de nuit » et les gris, auxquels j’ajoutais tout de même pour faire bonne mesure, et sous le prétexte que ce sont là des métaux plus que des couleurs, des robes brodées d’or et d’argent ; je ne voulais pas me vêtir en vieille et, s’il fallait éloigner le Roi, je ne consentais point de le faire en le dégoûtant de ma personne.

L’abbé dut trouver à sa pénitence de Saint-germain moins de docilité qu’à celle de la rue des Tournelles, mais il y a beau temps qu’il avait renoncé à percer le fond de mon âme et qu’il se contentait d’assister de loin à des combats dont il n’entendait ni le « pourquoi » ni le « comment » ; cet abbé-soldat, pour qui j’avais, au demeurant, l’affection la plus vive et l’estime la plus sincère, me faisait songer parfois à ces malheureux de la piétaille perdus sur les champs de bataille ; du combat qu’on livre autour d’eux, ils ne savent que le bruit et la fumée, ne pouvant seulement concevoir la tactique de généraux qu’ils ne voient jamais.

Après quelques jours d’inquiétude, je mis mon âme en paix en me bornant à demander à Dieu qu’il rompît mes chaînes lui-même si ma liberté pouvait lui être utile. Aujourd’hui que je suis un peu meilleure chrétienne qu’en ce temps-là, je remarque qu’il est assez commode de s’en remettre ainsi à Dieu du soin de décider pour nous ce que nous n’avons pas envie de résoudre ; cette singulière application du « qui ne dit mot consent » ne vaut habituellement, à ceux qui se prévalent de ces sortes de permissions tacites, que de se damner parfaitement bien dans la quiétude la plus absolue.

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Extrait ajouté par Laurien 2018-10-06T13:10:29+02:00

Pour être tout à fait complète, et sincère, dans l'examen des sentiments que je vouais alors au Roi, je dois ajouter qu'en ce temps-là, j'écrivais le mot de "dieu" avec une minuscule et celui de "Roi" avec une lettre capitale. Je ne jurerais pas que ce fût là l'exacte hiérarchie que je rendais à l'un et à l'autre ; je croirais bien, pourtant, y trouver l'indice d'une plus ou moins grande familiarité...

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Extrait ajouté par lelette1610 2017-08-23T13:20:19+02:00

Le Roi m'aimait et me le prouvait chaque jour plus galamment. J'avais moins de peine, au demeurant, de lui rendre ses tendresses depuis que j'avais libéré ma conscience de ses derniers scrupules.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-04-07T16:14:42+02:00

Un jour, j'apprenais que les maîtresses avaient ôté aux petites filles les dés que je leur avais donnés, avec d'autres jeux, pour leur récréation et la raison en était, me disait-on, que les dés avaient joué un rôle dans la Passion de Notre-Seigneur. Je convoquai aussitôt mon chapitre : "Fort bien, Mesdames, leur dis-je, je pense que vous ne vous arrêterez pas en si bon chemin et que, dès demain, vous ôterez les clous de toutes vos portes et les épines de vos rosiers. Car, si je ne m'abuse, ces choses aussi ont servi à la Passion de Jésus-Christ!".

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Extrait ajouté par anonyme 2014-04-07T16:14:20+02:00

A Vaugirard, je repris ma vie de recluse. Je n'avais commerce avec aucun mortel, hors Monsieur de Louvois, et je n'écrivais de lettres à personne, excepté mon frère. Dans cette demeure magnifique et cachée, les jours ressemblaient aux jours mais j'avais trop à faire pour m'ennuyer. Mon bonheur eût été parfait sans l'infirmité de mon petit prince : j'avais des livres, des arbres et des enfants; il ne m'en jamais fallu davantage pour louer Dieu de sa création et faire monter à mes lèvres des chants d'allégresse.

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