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Extrait ajouté par TommyRollrbox 2018-09-04T06:15:53+02:00

Prologue

 

Les événements de 2010 sont connus sous diverses appellations : « la grande agonie », « l’effondrement », « les ténèbres infinies », « la fin de l’âge du pétrole ». Au cours de cette semaine, le pétrole brut cessa de couler, entraînant l’écroulement catastrophique de notre monde.

Quand je pense à la vitesse à laquelle tout s’est déroulé, j’en ai encore le vertige. Nous avons assisté, en quinze jours à peine, à l’anéantissement systémique complet de notre monde moderne dépendant du pétrole. Les épisodes s’enchaînèrent sur toute la planète, comme une rangée de dominos qui tombent. Tout commença par une série d’attentats au Moyen-Orient. Des bombes disposées dans les lieux de culte les plus sacrés déclenchèrent une guerre civile et enflammèrent la région tout entière : chiites combattant les sunnites qui luttaient contre les wahhabites. Un peu plus tard, ce même jour, je me souviens d’autres explosions : un pétrolier coulé dans une des voies de navigation marchande les plus fréquentées au monde, une raffinerie sud-américaine gigantesque, une usine de production du Kazakhstan… et une douzaine d’autres. Ce soir-là, environ quatre-vingt-dix pour cent de la production pétrolière mondiale avait été détruite.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2013-08-14T20:57:25+02:00

La cloche retentit. Jacob leva les yeux de son paquet de cartes Yu-Gi-Oh écornées et fanées vers les câbles de soutien des filets accrochés le long des rambardes de la plate-forme. Ils étaient tous les deux tendus comme des cordes de guitare et tressautaient énergiquement – signe immanquable que le chalut contenait assez de vie sous-marine pour que Jacob prenne la peine de le remonter à bord. À quatre pattes, il sortit de la chaleur de son abri sous la tente monoplace en vinyle pour atteindre le pont inférieur – un ensemble de treillis métalliques entourant les épaisses colonnes de soutien sous la plate-forme des dortoirs, à tout juste dix mètres au-dessus du mouvement constant des vagues. La tente claqua et bruissa dans la brise fraîche lorsqu’il se leva et s’appuya contre la rambarde de sécurité.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2013-08-14T20:57:15+02:00

Une vague de rires fatigués et contraints retentit dans le réfectoire, accompagnés du caquètement joyeux et puissant de Martha. Son sourire et son accent mélodieux laissaient encore entendre l’écho lointain des plages de la Jamaïque. « Entendu, Jenny, ma chérie. Alors qu’est-ce que tu dirais d’un peu de Brad Pitt ? » Martha suscita une réaction plus enjouée dans la salle ; sa popularité était unanime. Jenny sourit ; c’était le moins qu’elle puisse faire, au risque de passer pour une hypocrite. Elle adressa à la salle son sourire matinal, même à ceux qui médisaient dans son dos, elle le savait, à ceux qui marmonnaient et se plaignaient dans l’ombre de Jenny et de ses lois. Un sourire qui assurait à tous qu’elle avait vécu bien pire que ces messes basses et ces médisances qu’on proférait sur elle lorsqu’elle avait le dos tourné.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2013-08-14T20:57:05+02:00

Elle enfila un pantalon en toile usé et une paire de robustes Doc Martens qui lui survivraient sans doute. Elle descendit l’escalier à pas lourds pour rejoindre les autres dans le réfectoire. Quatre longues tables en formica éraflé emplissaient la quasi-totalité de la pièce ; pratiques et inchangées depuis l’époque où, en salopettes orange, les ouvriers au visage sale prenaient leur repas entre deux rotations d’équipes sur la plate-forme. En cet instant, la salle était en pleine ébullition. Comme elle l’était toujours lors du premier service du petit déjeuner. Ils étaient presque cent, assis épaule contre épaule : l’équipe de service pour les tâches quotidiennes matinales. Une soupe de poisson et de pommes de terre fumait dans les bols en plastique, la pièce résonnait des conversations et des bruits d’aspiration d’un repas trop chaud avalé avec impatience.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2013-08-14T20:56:55+02:00

Hannah acquiesça et sortit de la cabine en sautillant, ses sandales en bois claquant à grand bruit sur le sol de la coursive. Jenny déverrouilla le hublot et l’entrouvrit, sentant l’air frais matinal chasser l’odeur de renfermé qui envahissait la cabine. Elle frissonna – bel et bien réveillée – et passa autour de ses épaules un gilet épais et grossièrement tricoté avant de se lever. « Une nouvelle journée qui commence », marmonna-t-elle à la femme dans le miroir fixé au mur d’en face. Une femme qui approchait la cinquantaine, coiffée d’une touffe de cheveux frisés en bataille jadis châtains et aujourd’hui mêlés de gris, arborant une silhouette mince de marathonienne, des muscles saillants là où une cellulite paresseuse et molle s’était amassée dix ans plus tôt. Une madone pour les pauvres. Du moins aimait-elle à le penser.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2013-08-14T20:56:46+02:00

Les nouveaux arrivants dans la communauté s’en trouvaient toujours décontenancés : l’infime sensation de mouvement sous leurs pieds. Des années auparavant, cet archipel d’îles bâties de la main de l’homme avait été baptisé « LeMan 49/25a », un ensemble de cinq plates-formes de gaz reliées entre elles pour former un L, à une vingtaine de kilomètres au large de la côte nord-est du comté du Norfolk. Jenny considérait désormais l’endroit comme son nouveau foyer. Depuis cinq ans qu’elle vivait là, et même quand la mer du Nord en colère jetait ses lames de vingt mètres de haut contre les immenses colonnes de support creuses, elle s’y sentait pourtant bien plus en sécurité qu’à terre.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2013-08-14T20:56:35+02:00

Une lampe torche s’alluma et, l’espace d’un instant, elle entraperçut le visage du gamin. Sous la capuche de son sweat recouvrant sa casquette, elle vit son teint de porcelaine, le teint d’un enfant, presque. Un rictus de haine et de colère déformait ses traits. Il ne devait pas avoir plus de 15 ou 16 ans. Il tendit ses grandes mains, l’une ensanglantée, vers le couteau. Tout se déroula trop vite, elle ne se rappellerait plus qu’une série de mouvements indistincts. Mais l’instant d’après, elle vit le manche de son couteau dépassant du flanc du gamin, entouré d’une tache écarlate se répandant sur son jogging Adidas.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2013-08-14T20:56:21+02:00

 Je… je cherchais à boire, répliqua-t-elle en reculant d’un pas. Mais tant pis, je vous laisse ce magasin. Je vais essayer dans un autre. » Garde une voix calme. « Pas de problème, reprit la première voix, on a plein de trucs. Tu veux partager avec nous ? » Elle entendit un ricanement. Plusieurs cigarettes allaient et venaient dans le noir. Elle reconnut l’odeur, un parfum familier qui remontait à une éternité, à ses années d’université, cette même odeur qu’elle percevait parfois dans le linge sale que Leona rapportait à la maison à son retour de la fac.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2013-08-14T20:56:11+02:00

Elle ignorait ce qu’elle et ses enfants feraient une fois sur la route départementale, encadrée par les champs. Elle entretenait l’idée fantasque de vivre de la terre. Jacob prendrait des lapins au piège avant de les rôtir au-dessus d’un feu de camp. Ils porteraient des pulls en laine épaisse et, grâce à une vie au grand air, ils jouiraient d’une santé à toute épreuve. Une vision presque idyllique, comme dans cette vieille série de la BBC, Les Survivants. Si seulement Andy était avec eux… Pas maintenant, Jenny. Pas maintenant. Son mari – leur père – disparu. Mort, dans cette ville. Les larmes viendront plus tard, quand on aura quitté cet endroit, d’accord ? Elle crut apercevoir l’éclat d’une canette de soda sur le sol, abîmée, mais certainement encore pleine d’une boisson pétillante et écœurante. Elle se baissait pour la ramasser lorsqu’elle entendit un bruit. Un clac de plastique suivi d’un glouglou. Un son inimitable : celui d’une bouteille qu’on renverse pour boire au goulot. « Ça gaze ? .

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Extrait ajouté par wizbiz06 2013-08-14T20:55:59+02:00

Elle entra dans le magasin en retenant son souffle. Debout, immobile, elle laissa ses yeux s’accoutumer à l’obscurité. Comme dans toutes les autres boutiques, on aurait dit qu’une tornade s’y était engouffrée. Le sol n’était plus qu’un amas de produits écrasés, de journaux, de magazines et de livres de poche ; les étagères pendaient des murs, en équilibre précaire ; une rangée de réfrigérateurs était ouverte. Vides depuis longtemps. Un boîtier de CD en plastique craqua sous sa semelle tandis qu’elle s’enfonçait lentement dans le magasin, ses yeux scrutant le tapis couvert d’objets écrasés et souillés, en quête d’une bouteille d’eau, d’une canette de Coca. De n’importe quoi.

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